Opérations Forestières

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Transformer la forêt pour la préparer aux changements climatiques

Des scientifiques proposent de reboiser les zones de coupe forestière à l’aide d’espèces d’arbres mieux adaptées aux futures conditions climatiques des différentes régions du Québec.

8 octobre, 2021  par L'Actualité



Pour une opération bien spéciale, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs collabore depuis 2018 avec des chercheurs de l’Université Laval et du Forest Service des États-Unis. Leurs équipes récoltent des semences d’arbres dans le sud du Québec, en Nouvelle-Écosse et dans le nord-est des États-Unis pour les planter dans la réserve faunique de Portneuf. Objectif : mieux comprendre le potentiel et les défis liés à la migration assistée, c’est-à-dire au déplacement d’arbres vers des zones où les conditions climatiques leur seront favorables dans un avenir plus ou moins rapproché. Huit espèces ont été choisies en raison de leur valeur économique et écologique.

Plus vite que nature

Les modèles climatiques prévoient que la température annuelle moyenne dans le sud du Québec augmentera de 3 °C à 6 °C d’ici la fin du siècle, selon les scénarios envisagés. Un arbre planté aujourd’hui se retrouvera donc dans des conditions bien différentes à maturité. En effet, en 2050, la température et les précipitations annuelles dans la région de Portneuf, tout près de Québec, devraient être semblables à celles du sud de l’Estrie, de la Montérégie et de Chaudière-Appalaches. Et en 2080, c’est plutôt aux États du nord-est des États-Unis et à la Nouvelle-Écosse qu’on pourra les comparer. Ces régions, dites analogues climatiques, ont été déterminées grâce aux données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Ces changements rapides pourraient être défavorables à certaines espèces d’arbres bien adaptées aux conditions actuelles. C’est entre autres le cas des épinettes blanches et rouges ainsi que du thuya, aussi appelé cèdre. Pour ces conifères, les conditions idéales de croissance pourraient donc se déplacer vers le nord sur de très grandes distances. « Les changements climatiques vont trop vite pour la migration des espèces forestières », explique Émilie Champagne, professionnelle de recherche à la Faculté de foresterie de l’Université Laval. En effet, on estime que les populations d’arbres peuvent s’adapter au changement en migrant de 100 à 200 m par année, grâce à la dissémination de leurs graines. Toutefois, les changements climatiques nécessiteraient des déplacements de 2 à 10 km par année, d’où l’intérêt de la migration assistée.

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