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Bucher plus vert

Pour se démarquer de la compétition dans les forêts privées, Forestier Brulotte a investi dans une abatteuse à huit roues Komatsu 931 CX pour réduire la pression au sol et diminuer drastiquement la consommation d’essence.

14 mars, 2018  par Guillaume Roy


Francis et Richard Brulotte ont fait l’achat de la première abatteuse Komatsu 931 XC au Canada en décembre dernier, ce qui leur a permis de réduire drastiquement leur consommation de carburant.

En regardant Francis Brulotte assis au volant de sa toute nouvelle abatteuse Komatsu 931CX, on voit ses yeux s’illuminer comme un petit garçon qui vient de recevoir un nouveau jouet dont il rêve depuis des années. « J’ai toujours tripé sur Komatsu et particulièrement sur les moteurs Isuzu, parce qu’ils sont durables et ils ont une faible consommation d’essence », souligne l’homme de 27 ans.

Alors que son père, Richard Brulotte, aurait préféré mettre la main sur l’abatteuse Scorpion de Ponsse, il s’est fait convaincre par son fils de miser sur le nouveau modèle de Komatsu, afin de préparer la relève entrepreneuriale. « Je n’aurais pas acheté ça si j’étais seul. J’ai investi parce qu’il va avoir 49 % des parts de l’entreprise cette année », lance fièrement le paternel, qui, à 55 ans, commence à penser à la retraite.

Si les deux hommes n’avaient pas les mêmes goûts pour le choix de la machine, une chose était sure dans leur tête : ils voulaient une machine sur roue pour réduire la pression au sol. « C’est ce qu’on recherchait pour vendre nos coupes en forêt privées et se démarquer de la compétition », soutient Richard. « C’est une machine qui répond très bien au marché d’aujourd’hui », ajoute Francis.

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Et non seulement la machine est-elle plus performante pour réduire l’empreinte au sol, elle est aussi très économe en carburant avec une consommation moyenne d’environ 17 litres à l’heure, ce qui représente des économies majeures comparativement à la consommation de la John Deere 703, qui avalait 25 litres à l’heure. « Tout le fuel économisé se transforme en profit qui va direct dans nos poches », remarque Francis, sourire aux lèvres.

Quand on parle d’abatteuse à huit roues, on parle aussi de confort amélioré et de traction accrue, souligne Donald Tessier, représentant des ventes pour Équipement SMS, qui a fourni la machine à Forestier Brulotte. Et Richard Brulotte est tout à fait d’accord sur ce point : « La plus grosse différence, c’est le confort et la stabilité, surtout dans un terrain rempli de roches comme ici », dit-il.

Après seulement quelques semaines à l’essai, il était difficile de pleinement prendre conscience de l’amélioration de la productivité, d’autant plus que Forestier Brulotte réalisait une éclaircie commerciale sur les terrains de Solifor à Rivière-à-Pierre. « Dans quelques semaines, on tombe dans un peuplement ou il y a plus de 200 m3/hectares, mentionne Richard. C’est là qu’on va voir ce qu’elle a dans le ventre ».

Pour l’instant, tout laisse croire que la productivité sera accrue, remarque pour sa part Francis. « Après deux semaines, je suis déjà rendu à la même production que je faisais avec notre machine sur track », dit-il. Avec ses quatre moteurs et autant de rouleaux, la tête C144 est beaucoup plus productive. « Même si la production est égale, ou qu’on fait 10 % de plus, on va être gagnant, parce que l’on consomme 25 % moins de fuel. On est en business », ajoute ce dernier.

Pour Richard Brulotte, la puissance de la C144 est un point fort, car il récolte souvent des peuplements de feuillus dans le sud du Québec.

Autre point fort de la 931 XC : la vision. « Sur une machine à track, on est habitué que le moteur soit à côté de nous autre, soutient Francis. Pour faire de la sélection, on voit beaucoup mieux avec le Boom parallèle. C’est complètement différent. »

« On retrouve aussi trois pompes hydrauliques indépendantes pour la traction, la tête et le swing, ajoute Donald Tessier. Et si la machine a besoin de plus d’huile, elle va en prendre sur une autre pompe, ce qui la rend très performante. »

Pour suivre la production de la Komatsu 931 CX, Forestier Brulotte a aussi mis la main sur un transporteur Elephant 2016 de Ponsse. « Comme c’est le cas avec Équipement SMS, on a penché pour cette machine-là pour le service que l’on a depuis plusieurs années avec LN Machinerie. Pour nous, le service est aussi important que la machine », note le forestier.

Forestier de père en fils
Abattage avec des chevaux, des tracteurs, des skidders, et maintenant avec des machines ultramodernes, Richard Brulotte a tout vu passé depuis qu’il a commencé à bucher avec son père quand il était petit.

Malgré cette expérience de vie, il s’est tout de même laissé séduire par le travail dans le domaine de la construction, notamment à la Baie-James. Pendant ce temps, il a fait l’acquisition de plusieurs lots à bois avant de se racheter une débusqueuse pour revenir dans le monde forestier en lançant son entreprise en 1991, à St-Denis-de-Brampton, en Estrie.

« On a déjà travaillé trois générations ensemble », lance fièrement Richard Brulotte. Le jeune Francis a toujours baigné dans le monde forestier, si bien qu’à peine âgé de 10 ans, il conduisait sa première débusqueuse ! « J’abattais à la main et il transportait les arbres, mais il n’avait pas le droit de sortir de la machine », ajoute Richard. À 14 ans, il embarquait sur la tronçonneuse et à 17 ans, dès qu’il a fini l’école, il a commencé à opérer sur une abatteuse multifonctionnelle.

« Je tripe sur ma job et je serais malheureux si je faisais autre chose, souligne Francis. On est ben dans le bois, on a la paix. » Malgré son jeune âge, Francis a toujours démontré de belles qualités d’adaptation, remarque son père, qui pensait prendre sa retraite à 40 ans. « J’ai trop de projets pour arrêter », lance-t-il en riant.

Que ce soit en vendant ses services sur des terrains privés en Estrie, ou en buchant pour des groupements forestiers comme celui de Saint-Raymond, Forestier Brulotte s’adapte aux besoins de ses clients pour vivre de la forêt.

Et pas besoin de croitre constamment pour bien en vivre. Même que les entrepreneurs ont décidé de réduire leur nombre de machines, en passant de deux à un seul kit, ce qui cadre mieux avec leur créneau en forêt privée. « Les propriétaires n’aiment pas ça voir arriver quatre grosses machines en même temps sur leurs terres », souligne le forestier, qui apprécie aussi le fait d’avoir moins de maintenance à faire.

La Komatsu 931 XC est tout de même une machine assez grosse, mais comme elle est montée sur des pneus offrant une meilleure portance, elle convient à merveille aux opérations sur les terres privées, estime Richard. Et pour minimiser l’espacement entre les rangées de coupe, Forestier Brulote a fait concevoir un empattement spécial de 10 pieds de large chez Chaines suprême. « Dans notre marché, il n’était pas question d’avoir une largeur de 11,5 pieds », estime ce dernier.

Autre particularité aux opérations de Forestier Brulotte : personne ne travaille de nuit. « On a deux équipes de deux personnes qui travaillent quatre jours de suite pendant 12 heures », explique Richard, qui n’a jamais été un fan du travail de nuit. « Ce n’est pas notre politique. J’aime mieux faire une fin de semaine par mois que du travail de nuit », ajoute-t-il, ce qui permet aussi de réduire les bris de machinerie.

Pour travailler à l’année, Richard Brulotte opère sur ses propres terrains privés, et il en achète de nouveaux de temps à autre, ce qui lui permet de maximiser l’utilisation de ses machines.

Armé d’une toute nouvelle machine confortable et performante, Richard et Francis Brulotte s’estiment désormais bien équipés pour relever les défis les plus importants devant eux : répondre à la satisfaction de leur clientèle.

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