Opérations Forestières

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Une formation sur mesure pour 19 mécaniciens marocains pour les usines de PFR

7 février, 2024  par Guillaume Roy. Initiative de journalisme local


Pour adapter les aptitudes de 19 mécaniciens marocains à la réalité des usines de sciage du Québec, Produits forestiers Résolu (PFR) a travaillé avec le Service aux entreprises (SAE) du Centre de service scolaire du Pays-des-Bleuets en créant une formation sur mesure. Ces travailleurs intégreront les équipes dans toutes les usines de PFR au Québec.

C’était jour de diplomation, le 1er février, à la polyvalente de Normandin pour 19 mécaniciens d’origine marocaine qui ont complété la formation dénommée Mécanique d’entretien en transformation des bois.

«C’est une super expérience qui donne une valeur ajoutée et qui nous a permis de mieux connaitre les normes nord-américaines», explique Smail Lahmini.

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«Ça nous a permis de devenir plus polyvalents», renchérit Mehdi Naittouche.
Mehdi Naittouche, 31 ans et Smail Lahmini, 43 ans, travailleront respectivement dans les usines de sciage Saint-Thomas-Didyme et dans l'usine de papier d'Alma.

Une formation adaptée

Marie-Claude Parent, la coordonnatrice des services éducatifs au SAE, explique pour sa part que la formation a été créée sur mesure pour répondre aux besoins de Produits forestiers Résolu, en partenariat avec Formabois. «C’est une formation qui a permis la mise à niveau des compétences et l’intégration des travailleurs», a-t-elle souligné.

La formation a notamment permis aux mécaniciens marocains de suivre des cours de francisation, de se familiariser avec les mesures impériales, ainsi qu’avec les termes utilisés en usine au Québec, comme un winch (treuil) ou un wescott (clé à molette), mentionne Janic Gaudreault, directeur acquisition de talents pour les opérations du Québec chez PFR.

Même pour une demande simple, il faut s’assurer que tous les termes soient compris. Par exemple, «va me chercher une guenille dans la shop», peut représenter un casse-tête pour un nouvel arrivant.

Pour être certain que les travailleurs marocains comprennent bien l’accent québécois et le jargon d’usine, Sylvain Martel, un des formateurs en mécanique industriel, n’a fait aucun effort pour adapter son langage. «Il faut que les gars puissent comprendre ce qui se dit sur les walkies-talkies dans l’usine», a-t-il soutenu.
Les étudiants marocains prenaient des photos avec leurs collègues et professeurs juste avant de recevoir leur diplôme.

Et la technique semble avoir fonctionné, car Smail, Mehdi et les autres ont réussi à adapter leurs oreilles à l’accent, tout en comprenant plusieurs expressions locales.

«Au début, ce n’était pas facile, parce qu’on parle arabe au Maroc, même si on apprend le français à l’école, note Smail. Nos formateurs nous ont beaucoup aidés à nous adapter», ajoute Mehdi.

La formation portait une attention particulière à la santé et sécurité au travail, une valeur chère à PFR, souligne Janic Gaudreault. Étant donné que les mécaniciens recrutés avaient en moyenne 3,5 ans d’expérience de travail au Maroc, les connaissances techniques étaient déjà acquises.

Mehdi Naittouche, 31 ans, travaillait dans les mines et il prendra le chemin de la scierie de Saint-Thomas-Didyme.

Smail Lahmini, 43 ans, travaillait pour sa part dans une savonnerie et il intégrera l’équipe de l’usine de pâtes et papiers d’Alma.

«Les 19 travailleurs sont destinés à nos différentes usines partout au Québec, de Senneterre à Baie-Comeau», mentionne Janic Gaudreault, précisant qu’une douzaine resteront au Lac-Saint-Jean.

La formation est aussi un outil pour favoriser l’intégration, estime ce dernier. «On a donné des ateliers sur la dualité des valeurs aux enseignants comme on le fait avec tous nos employés, dit-il. On voulait que les enseignants les aident à s’intégrer à notre culture».

La formule d’un groupe de 19 étudiants réunis à Normandin pendant quelques mois semble avoir fonctionné, car le groupe est devenu une «gang» selon Smail. «C’était une chance de venir ici dans un petit village pour pratiquer notre français et pour nouer des relations», dit-il.

S’intégrer dans la communauté

Alors que les travailleurs s’apprêtaient à retrouver leurs nouvelles équipes de travail, un nouveau petit deuil devra être fait, a mentionné Janic Gaudreault aux étudiants.

«Ça va vous forcer à vous ouvrir davantage sur le Québec. Dans les usines, faites le premier pas, allez vous présenter. Vous avez le défi de vous impliquer dans vos communautés. Si vous vivez bien le Québec et que vous vous imprégnez du Québec, vous allez pouvoir supporter vos proches quand ils vont arriver. C’est constamment un nouveau défi de commencer un nouveau projet de vie. On va toujours être là pour vous appuyer», a-t-il lancé comme message.

Et ce message est bien reçu, car l’idée d’immigrer au Québec est souvent liée à un projet familial. «C’est avant tout pour la famille que j’ai choisi de venir ici, pour offrir une bonne éducation à mes enfants de 15 et 3 ans», note Smail, heureux d’avoir eu l’opportunité de venir au Québec.

En réponse au message de Janic Gaudreault, Mehdi a tenu à remercier les professeurs et l’équipe de PFR pour leur dévouement avant d’ajouter que les travailleurs marocains leur sont reconnaissants. «On va ajouter de la valeur chez Résolu, ne vous inquiétez pas», a-t-il mentionné.

Avant même de conclure cette formation, PFR était à déjà en mode recrutement au Sénégal la semaine dernière. «On veut relancer une autre cohorte de 17 mécaniciens avec le SAE à l’automne», a soutenu Janic Gaudreault, expliquant que ce corps de métier est en forte demande dans les scieries.


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