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BDO Zone : Un système de notation pour définir le potentiel de biomasse

Le système de notation BDO Zone permet de démontrer le potentiel technique d’approvisionnement en biomasse dans un secteur pour attirer des investisseurs. Et ça fonctionne.

23 novembre, 2023  par Guillaume Roy


L’initiative BDO Zone permet d’identifier un potentiel de biomasse et d’intégrer un réseau d’investisseur.

Mis en place au cours des dernières années par Ecostrat, une entreprise ontarienne, le système de notation BDO Zone a fait son apparition au Québec au cours des derniers mois. Au Québec, c’est l’entreprise Forair qui assure le déploiement du service.

« C’est un système de notation qui permet de démontrer le potentiel en biomasse pour attirer des investisseurs », explique William Métivier, président de Forair. « Plusieurs technologies ont démontré leur potentiel et leur faisabilité technique. Des promoteurs ont les technologies et l’argent et ils recherchent les meilleurs endroits où construire une usine ». 

C’est là que l’initiative BDO Zone permet de répondre aux interrogations des investisseurs, car le système évalue 72 indicateurs permettant de définir la quantité et la qualité de biomasse disponible et toute la chaîne d’approvisionnement.

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« Notre mission est de favoriser le déploiement du secteur de la bioénergie au Québec », soutient William Métivier. Les notes servent ensuite à orienter les financements publics et privés pour l’implantation d’usines de biocombustibles propres. 

À l’heure actuelle, l’évaluation insiste principalement sur le potentiel technique de la biomasse issue des sous-produits du sciage, étant donné que la chaine de valeur en lien avec la récolte de biomasse forestière résiduelle, n’est que très peu développée. « Les bois sans preneurs représentent le plus gros potentiel de valorisation au cours de la prochaine décennie au Québec », estime William Métivier. Il existe aussi plusieurs opportunités de synergies entre différents partenaires pour créer de petits volumes de produits à très forte valeur ajoutée, en complément aux marchés de masse. Selon ce dernier, le Québec a tout ce qu’il faut pour profiter de l’émergence du biochar et des bioénergies.

Deux zones évaluées
Jusqu’à maintenant, deux territoires ont réalisé les analyses de BDO Zone, soit la Matawinie et Trois-Rivières. Les deux zones ont reçu une note A lors du dévoilement de la stratégie en septembre. Et les deux territoires ont déjà des discussions avec d’importants partenaires intéressés à investir dans leur secteur. 

« On a déjà deux projets en développement », remarque Jonathan Landreville, le directeur général de la SADC Matawinie et instigateur du projet BDO Zone. Le travail réalisé  dans le cadre de la BDO Zone permet d’intégrer un important réseau d’investisseurs internationaux, ajoute ce dernier. « Ça nous permet de rejoindre des investisseurs que l’on ne voit jamais dans nos petites localités », dit-il. Ce réseau permettra de faire lever des projets rapidement et de créer des synergies entre les différents preneurs de biomasse pour créer davantage de valeur. 

David Berthelot, le directeur du développement des affaires et prospections pour Innovation et Développement économiques Trois-Rivières (IDE), abonde dans le même sens. « On est déjà en contact avec des investisseurs de l’extérieur qui sont intéressés », dit-il. Selon ce dernier, l’écosystème développé par BDO Zone permettra de générer des retombées rapidement. « On participe à un webinaire organisé par le réseau BDO Zone et qui mettra Trois-Rivières en vedette au cours des prochaines semaines », dit-il.

Plusieurs institutions sont déjà en place à Trois-Rivières, jadis la capitale mondiale du papier journal, pour favoriser l’émergence de projets de valorisation de la biomasse, dont le centre de recherche Innofibre, d’autant plus qu’une usine de démonstration de produits biosourcés sera construite au cours des prochains mois, mentionne David Berthelot.

Le coût de l’étude de BDO Zone menant à la notation coûte 100 000 dollars, un montant non négligeable pour les régions. William Métivier a ciblé un programme d’appui au développement des secteurs stratégiques et des régions du gouvernement provincial, un programme qui permet la réalisation d’études et d’analyse pour aider les MRC à se positionner avec les bioénergies. « On demande au provincial de financer 60% des études », dit-il, ajoutant qu’il souhaite travailler avec 5 à 10 organisations de développement économique du Québec pour valoriser pleinement la biomasse sous forme de bioénergie et de bioproduits. 


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