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Saint-Félicien : Un nouveau contrat avec Hydro-Québec pour faire lever les projets en bioéconomie

16 novembre, 2023  par Guillaume Roy. Initiative de journalisme local



Deux importants projets d’une valeur de plus de 30 millions de dollars sont en attente du renouvellement du contrat de l’usine de cogénération de Saint-Félicien, soit le Centre de valorisation de la biomasse forestière (CVBF) et l’usine de CharTech Solutions, qui vise à produire du biochar et de l’hydrogène.

«On a un contrat jusqu’en novembre 2026 avec Hydro-Québec», mentionne Dino Mili, gestionnaire à la Société de cogénération de Saint-Félicien.


Si l’entente n’est pas renouvelée ou prolongée, les projets de développement ne pourront pas voir le jour, car les développeurs ne pourront pas obtenir de garanties pour leurs prêts, explique-t-il. Par exemple, Investissement Québec n’offrira pas de prêt s’il n’y a pas de garanties à long terme. Pourtant, cet organisme gouvernemental fait partie de la même famille que le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, mais les visions sont parfois différentes et les informations ne circulent pas toujours bien.

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Andrew White, de CharTech Solutions, et Dino Mili, gestionnaire de la Société de cogénération de Saint-Félicien.

Le nouveau plan dévoilé par Hydro-Québec était donc très attendu, car plusieurs fonctionnaires devaient en tenir compte pour des décisions importantes.

«C’est un plan très ambitieux qui va dans la bonne direction, estime Dino Mili. L’objectif est de créer davantage de valeur avec l’énergie renouvelable et c’est exactement ce qu’on veut faire.»

En plus de produire de l’énergie renouvelable avec les résidus des scieries, les projets connexes comme le CVBF et l’usine de CharTech permettront eux aussi de décarboner le Québec. «Il sera possible de produire du biochar pour l’industrie métallurgique et de l’hydrogène pour le transport», fait-il remarquer.


Un projet de biochar devrait voir le jour à Saint-Félicien, au cours des prochaines années.

De plus, l’usine de cogénération peut produire plus d’électricité lorsqu’Hydro-Québec en a le plus besoin, c’est-à-dire pendant les pointes hivernales, ce qui rend l’infrastructure encore plus pertinente, ajoute Dino Mili.

Même s’il n’y avait pas de projets connexes à l’usine de cogénération, le renouvellement de l’entente doit se faire avant la date d’échéance, estime Pascal Turcotte, le directeur de l’usine de cogénération.

«On ne peut pas attendre à la toute fin parce que nos employés et nos fournisseurs vont vouloir quitter le bateau, faute d’assurance pour le futur», avance-t-il. De plus, le manque de prévisibilité mène souvent à un sous-investissement dans l’entretien des équipements, ce qui n’est pas souhaitable.

Pour l’instant, les projets avancent en considérant l’hypothèse que le contrat avec Hydro-Québec sera renouvelé assez rapidement. Peu importe si un nouveau contrat prend forme ou si un prolongement est offert, car l’important est de garantir le fonctionnement de l’usine de cogénération à long terme.

De déchets à ressource

Au début des années 2000, l’usine de cogénération de Saint-Félicien a été mise en place pour trouver des débouchés aux écorces des scieries, qui étaient alors enfouies, causant des problèmes environnementaux, rappelle Dino Mili. Aujourd’hui, le marché a bien changé, car il existe d’autres preneurs, ce qui met de la pression sur le prix de la matière première. Les opérations demeurent rentables, mais il est important de créer de la valeur ajoutée avec le CVBF pour optimiser les opérations.

Fait à noter, l’usine de cogénération a offert à Saint-Félicien sa chaleur résiduelle, qui sera mise en valeur avec un réseau de chaleur, afin d’attirer de nouvelles entreprises dans le quartier industriel à proximité.


«C’est un outil de développement économique important qui fait partie des retombées de nos opérations», souligne Pascal Turcotte, ajoutant que le MEIE et Hydro-Québec doivent en tenir compte dans les négociations en cours.

Pascal Turcotte est directeur général de l’usine de cogénération de Saint-Félicien

La centrale de cogénération de Saint-Félicien produit 135 mégawatts d’électricité, ce qui permet d’alimenter 62 000 foyers en brûlant de la biomasse forestière, principalement de l’écorce produite par les usines de sciage.


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