Opérations Forestières

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Réduction des possibilités forestières : L’AQEF perplexe et inquiète

AQEF

6 Décembre, 2023  par Guillaume Roy


 La recommandation de réduire les possibilités forestières de 619 400 m3 de bois/an se présente comme une avenue qui interroge l’AQEF sur les répercussions qui vont en découler globalement. Il est d’une évidence que l’envergure des feux de forêt de l’été dernier commande des actions pour assurer la pérennité de nos forêts fortement prisée dans notre lutte collective aux changements climatiques par sa propriété de captation des gaz à effets de serre (GES). C’est depuis longtemps que nos forêts sont des vecteurs de bien-être et de développement pour nos collectivités tant en leurs qualités d’habitat que de ressource et il faut que ça se poursuive pour les générations à venir avec un équilibre qui demeurera viable aussi ! 

Pour le président de l’association, M. Étienne Boucher : « il y a avait déjà un manque constatée et reconnue d’entrepreneurs et de travailleurs forestiers pour récolter et transporter tous les volumes de bois attribués annuellement avant les feux et cette proposition du Forestier en chef, si elle est suivie sans des mesures de soutien et d’atténuation appropriées, amplifiera ce constat et provoquera des conséquences encore plus larges et défavorables pour bien des gens, des entreprises, des municipalités, des régions qui vivent de la forêt et/ou en bénéficient. Les enjeux que posent les feux et la santé de nos forêts, lancent le défi au gouvernement d’innover dans une recherche de solutions mieux adaptées nous adjoignant rapidement en tant qu’acteurs clés sur le terrain ! » 

Il y a le spectre des pertes d’emplois directs et indirects qui inquiète en plus du risque très probant de perdre des travailleurs selon Martin Bouchard, partenaire d’affaires à l’AQEF: « Dans la région la plus touchée par la baisse de possibilités forestières, soit le Nord-du-Québec où s’effectuerait 84 % de cette réduction, on peut aisément anticiper des mouvements de la main-d’oeuvre qualifiée vers d’autres secteurs comme les mines et la construction. Ce n’est vraiment pas tout le monde qui va suivre l’entrepreneur dans sa nouvelle destination de récolte de bois en raison des déplacements impliqués et des perspectives troublées dans ce secteur d’activité… S’il est vrai que l’éloignement des lieux de travail par les relocalisations anticipées entrainera plus de distances à parcourir et des impacts socio-économiques et environnementaux évidents et majeurs, les effets humains n’en seront pas moins sérieux eux aussi même s’ils sont plus difficilement quantifiables ». 

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Davantage d’entrepreneurs seront tantôt, avec cette réduction des possibilités forestières, à parcourir de plus grandes distances avec leurs machineries et travailleurs dans un contexte où à l’échelle globale, la compétitivité et la concurrence seront encore plus intensives dans le secteur forestier; ce qui va leur exercer, sans aucun doute, des pressions additionnelles dans le quotidien. 

« De surcroit, rappelons qu’un grand nombre d’entrepreneurs forestiers ont subi des pertes financières importantes et assumé des charges supplémentaires hors de leur contrôle au début de l’été en raison des feux de forêt historiques qui ont entrainé l’arrêt des opérations forestières pendant plusieurs semaines. Les forestiers étaient déjà très fragilisés par des hausses importantes de leurs coûts d’exploitation entre 2020 et 2022 de 23,35 %. Appelés à récolter du bois brulé dans des secteurs ravagés par les incendies, ils n’ont pu que constater une augmentation appréciable de leurs coûts d’opération, une production à la baisse en raison du temps additionnel nécessaire pour faire la sélection des tiges saines et rejeter celles trop carbonisées. Par conséquent, ils ont enregistré une nette diminution du nombre de mètres cubes récoltés par hectares (m³/ha), et par le fait même, une décroissance des revenus » de dire Monsieur Louis Dupuis, économiste à l’AQEF. 

Les entrepreneurs forestiers ne sont guère optimistes et plutôt perplexes face aux réponses qui leur seront données pour atténuer les conséquences subies et à venir, tellement les besoins générés par les effets induits les supplanteront. Premier maillon de la chaine d’approvisionnement, « ils sont pourtant à la fondation et comme pour une maison, ils doivent être solides et en bonne santé; ce qui suppose, et cela, sans minimiser toute l’importance et notre respect des autres dimensions et acteurs, la mise en place des conditions d’exécution plus favorables et leur pleine reconnaissance. Décidément, les entrepreneurs forestiers seront encore entre l’arbre et l’écorce ! » de conclure Monsieur Étienne Boucher, président. 


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