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L’imposition de droits de douane sur le bois d’œuvre assombrit les perspectives de l’industrie canadienne des produits du bois

1 juin, 2017  par Conference Board du Canada



Selon le Profil de l’industrie canadienne des produits du bois du Conference Board du Canada, la croissance de la production dans l’industrie canadienne des produits du bois, qui vient d’atteindre son plus haut niveau en trois ans, devrait décélérer considérablement en 2017 en raison des nouvelles restrictions commerciales imposées par les États-Unis au bois d’œuvre résineux canadien. Les fabricants canadiens de produits du bois verront fondre leurs bénéfices avant impôt, qui passeront de 1,8 G$ en 2016 à 1,4 G$ cette année puis à 1,1 G$ en 2018, sous l’effet de l’imposition par les États-Unis de droits sur le bois d’œuvre résineux en provenance du Canada qui atteindront en moyenne 30 %.   

« On s’attend à ce que les résultats financiers de l’industrie canadienne des produits du bois se détériorent au cours des années à venir alors que des droits à l’importation seront perçus sur le bois expédié aux États-Unis et entraveront la croissance de l’industrie », déclare Michael Burt, directeur, Tendances économiques industrielles, Conference Board du Canada. « Les revenus qui, auparavant, auraient alimenté les comptes des producteurs canadiens de bois d’œuvre seront désormais détournés vers le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis sous la forme de dépôts en espèces. Même si les producteurs canadiens n’assumeront pas la totalité du coût des nouveaux droits, leurs revenus en souffriront et, selon nos projections, la croissance n’augmentera pas aussi rapidement que les coûts à court terme. »  

Faits saillants 

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  • Les fabricants de produits du bois peuvent s’attendre à voir leurs bénéfices avant impôt reculer à 1,4 G$ cette année et à 1,1 G$ en 2018.
  • Les droits imposés au bois d’œuvre résineux provoqueront une contraction de la production dans le segment des scieries en 2017.
  • L’industrie réussira à enregistrer une croissance du PIB de 0,3 % cette année grâce notamment à la production de bois autre que le bois d’œuvre.
  • Les fabricants de produits du bois continueront de compter sur la reprise du marché américain de l’habitation et son effet stimulant sur la croissance de la production.

Le segment des scieries, celui qui contribue le plus à la production de l’industrie, devrait connaître un recul de ses exportations en 2017, car l’imposition de droits sur le bois d’œuvre par les États-Unis entraînera une baisse de la production dans les installations les moins rentables. On prévoit également d’importantes pertes d’emplois dans ce segment, qui devrait afficher en 2017 une perte nette de 1 100 travailleurs.

Ce n’est que grâce aux perspectives positives pour la production de bois autre que le bois d’œuvre (p. ex. le placage, le contreplaqué et d’autres ouvrages de menuiserie préfabriquée) que l’industrie pendra de l’expansion, soutenue par une croissance du PIB de 0,3 % cette année et de 1,8 % en 2018.

Les récentes hausses des prix du bois d’œuvre confirment l’idée selon laquelle les producteurs canadiens seront en mesure de transférer une partie du coût aux consommateurs. En effet, le bois d’œuvre coûte actuellement 20 % plus cher que l’an dernier, car les marchés ont commencé à tenir compte des droits de douane dans leurs prix. De plus, la conjoncture actuelle du marché laisse supposer que les pressions à la hausse sur les prix du bois d’œuvre pourraient se maintenir à mesure que les conditions de la demande au sud de la frontière s’amélioreront et stimuleront la croissance de la production.   

Heureusement, les mises en chantier aux États-Unis devraient passer de 1,2 million d’unités en 2016 à 1,7 million en 2018. En comparaison, les mises en chantier au Canada devraient chuter, passant de 199 000 unités à 190 000 durant la même période. En outre, s’il est vrai que les droits imposés au bois d’œuvre inciteront sans aucun doute les producteurs à explorer d’autres marchés d’exportation, il reste que bon nombre d’entre eux, surtout ceux qui entretiennent des liens logistiques de longue date avec le marché américain, continueront à avoir de la difficulté à cibler ces marchés de manière compétitive.

« Même si les États-Unis demeurent la principale destination des exportations de produits du bois canadiens, les nouvelles restrictions commerciales pourraient favoriser un changement de cap vers les marchés asiatiques, notamment la Chine, où la demande croissante pour les produits du bois a, dernièrement, fait bondir les importations de billes de bois et de bois d’œuvre au plus haut niveau jamais enregistré dans ce pays pauvre en ressources fibreuses », ajoute M. Burt.


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