Opérations Forestières

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Le blocus forestier reprend dans le nord du Lac-Saint-Jean

24 avril, 2024  par Guillaume Roy. Initiative de journalisme local


Après quelques mois d’accalmie, Alex et Akim Grenier ont annoncé qu’ils recommenceront à bloquer le chemin forestier Bowater, malgré l’injonction en vigueur. Informé de leurs intentions, Produits forestiers Résolu (PFR) a partagé l’information à la Sûreté du Québec et au ministère des Ressources naturelles et de la Forêt.

«On a demandé aux travailleurs forestiers de passer ailleurs et je me moque de l’injonction», a mentionné Alex Grenier, un des innus impliqués dans les barricades érigées en forêt depuis l’été 2023, dans un message texte envoyé au Quotidien.

«Nous recommençons [à bloquer le chemin] parce que Résolu a bien voulu nous mettre en erreur et a démontré que le chemin Bowater leur appartient et que leurs mises en demeure ne sont que du vent», poursuit-il. Le chemin Bowater est en fait un chemin forestier public, mais ce dernier considère qu’il «appartient» à PFR, car ce sont ces derniers qui font l’entretien du chemin. Pendant le blocus, l’entretien avait cessé.

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Malgré l’injonction

Les deux frères sont installés au km 59 du chemin forestier Bowater, au nord de Dolbeau-Mistassini. Malgré une injonction émise en septembre 2023, les deux hommes avaient continué à bloquer le chemin jusqu’en janvier 2024, quand un huissier est intervenu, forçant la levée du barrage.

Une photo fournie par Alex et Akim Grenier du blocus au km 59.

Leurs revendications sont les mêmes que par le passé, revendiquant la gestion des terres et des ressources des territoires familiaux. «Nous voulons la gestion de nos terres ancestrale et la pleine autonomie», note Alex Grenier. «Non au traité Petapan», ajoute-t-il en faisant référence au traité que trois communautés innues souhaitent signer avec le gouvernement du Québec.

Pas d’impact sur les opérations… pour le moment

Produits forestiers Résolu a été informé de la décision du duo innu, confirme Guillaume Bouchard, directeur opérations forestières pour Produits forestiers Résolu (PFR). Pour l’instant, cette décision n’a pas eu d’impact sur les opérations forestières, car elles étaient à l’arrêt pour la période du dégel. «On ne le ressent pas pour l’instant, mais il nous a dit qu’il nous rebloquerait», dit-il. Un dos-d’âne a notamment été aménagé au km 59, près du site où les manifestants sont installés depuis plusieurs mois. Quatre camions de bois ont été bloqués temporairement récemment, mais ces derniers ont pu poursuivre leur chemin après des pourparlers avec le duo innu.

Alors que les opérations forestières recommencent, de nouvelles frictions pourraient surgir, mais les forestiers ont pu circuler librement mercredi, le 17 avril, confirme Guillaume Bouchard, inquiet de voir une reprise du blocus qui a causé des maux de tête à PFR. «La récolte a repris et on recommencera le transport de bois sous peu, dit-il. On a beaucoup d’opérations prévues dans le secteur.»

La Sûreté du Québec a rapidement été informée de la situation et PFR mentionne maintenir les discussions sur une base régulière avec la SQ en ce qui a trait aux différents blocus. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, l’organisme qui a demandé une injonction à la Cour supérieure du Québec pour interdire de tels barrages sur les chemins forestiers publics au Saguenay-Lac-Saint-Jean, a également été informé. «Ça va être intéressant de voir si le MRNF va mettre en application son injonction. On se fie aux autorités faire appliquer réglementation en vigueur», ajoute-t-il.

Luc Simard, le préfet de la MRC Maria-Chapdelaine, estime que le barrage d’un chemin public est inacceptable. «L’injonction doit être respectée», estime-t-il.


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