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La scierie de Produits forestiers Petit-Paris fermée et transférée vers L’Ascension?

24 avril, 2024  par Guillaume Roy. Initiative de journalisme local



Des rumeurs persistantes laissent croire que la scierie de Produits forestiers Petit-Paris sera vendue au Groupe Rémabec, qui souhaiterait fermer l’usine et transférer la garantie d’approvisionnement vers son usine de L’Ascension-de-Notre-Seigneur.

«Selon des cadres de la haute direction de la coopérative et de Produits forestiers Petit-Paris (PFPP), la scierie serait sur le point d’être vendue à Rémabec», lance Pierre Godin, vice-président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la scierie. Selon les informations recueillies, la scierie de PFPP serait fermée avec l’intention de transférer la garantie d’approvisionnement vers l’usine de L’Ascension-de-Notre-Seigneur, du Groupe Rémabec, qui est devenu actionnaire de 50 % des parts de PFPP en juin 2021.

«Pour Saint-Ludger-de-Milot, ça serait une catastrophe, l’économie locale compte énormément sur la scierie, note ce dernier. On ne comprend pas que notre coopérative, qui est bien ancrée dans notre milieu, puisse accepter un tel transfert. On se sent trahi».

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Deux demandes de transfert temporaire d’une partie de la garantie d’approvisionnement de Produits forestiers Petit-Paris vers l’usine d’Arbec (une filiale de Rémabec) de L’Ascension-de-Notre-Seigneur ont été autorisées par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts le 28 décembre 2023 et le 24 janvier 2024, totalisant 44 500 m³ de sapin, d’épinettes, de pin gris et de mélèzes après une diminution de production temporaire, confirme le service des communications du MRNF, mais aucune demande de transfert permanent n’a été logé pour l’instant.

«On est souvent les derniers informés»

D’autres sources préférant conserver l’anonymat confirment l’information. Une demande de transfert de 25 travailleurs a même été logée en tenant compte de l’ancienneté des travailleurs, laissant présager un transfert à court terme. Une telle demande n’est jamais survenue dans le passé.

Le maire de Saint-Ludger-de-Milot, Marc Laliberté, n’était pas au courant des tractations entre les deux entreprises. «On est souvent les derniers informés», déplore-t-il. «Ça serait une grosse perte pour notre milieu parce que c’est le plus gros employeur de notre municipalité de 634 personnes et c’est aussi le plus gros payeur de taxes». Ce dernier désapprouve le transfert, tout en sachant qu’il n’a pas le pouvoir de changer les choses.

Plusieurs intervenants contactés ont refusé de commenter l’information, mais aucun n’a réfuté ou nié le processus en cours.

La scierie Produits forestiers Petit-Paris compte une centaine d'employés.

50 emplois perdus ?

«Sur les 100 travailleurs de l’usine, Rémabec serait en mesure d’en reprendre 50», mentionne Pierre Godin, selon les chiffres véhiculés. «L’Ascension a besoin de volume de bois et de personnel, mais ils n’ont pas besoin de 100 travailleurs».

Un plan de transfert du personnel-cadre serait en cours, alors que Rémabec planifie d’offrir des options de relocalisation dans différents sites au Lac-Saint-Jean et même en Mauricie, comme à La Tuque ou à Parent.

Après 35 ans à travailler à l’usine de Saint-Ludger-de-Milot, Pierre Godin est attristé à l’idée de voir l’usine fermer. «J’ai un attachement émotif à cette usine, qui est très performante et qui a un coût de production très bas», dit-il. «Le gros a mangé le petit parce qu’il avait besoin de sa garantie d’approvisionnement».

En terme concret, la garantie d’approvisionnement (GA) de PFPP s’élève à 303 550 mètres cubes de bois, alors que celle de la scierie de L’Ascension est de 625 500 mètres cubes.

Le transfert de la GA de PFPP permettrait d’assurer l’approvisionnement en bois d’une des plus grosses scieries du Québec, alors que l’objectif de protection de 30 % du territoire et la protection du caribou forestier laissent présager des réductions de la possibilité forestière.

D’autres mouvements à la Coopérative Petit-Paris

La vente de l’usine de Produits forestiers Petit-Paris, détenue à 50 % par la coopérative, n’a pas encore été officialisée, mais la coopérative a été active au cours des derniers mois signant différentes ententes dans le domaine de la sylviculture.



Tout d’abord, la Coopérative Petit-Paris a acheté Reboistech une des plus grosses entreprises de sylviculture au Québec, à l’automne 2023.

Plus récemment, la CFPP a signé une entente de partenariat avec la Coopérative de Girardville, faisant en sorte que chaque coopérative détient 50 % des parts de Reboistech.


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