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La Biomasse!

Rares résidus! Sans produit du bois, bien peu de sous-produits pour la biomasse.

16 avril, 2013  par Guy Fortin


La filière bois est coincée (ou piégée, c’est tout comme)! Les prix de l’énergie sont en orbite et à l’intérieur de la stratégie globale de remplacement, l’une des sources alternatives consiste en la biomasse forestière. Sauf que voilà! avec la crise forestière, s’ensuit également une activité de récolte à toute fin utile paralysée. La sciure de bois par exemple, utilisée dans la fabrication de panneaux se vend au prix de l’or en raison de sa rareté.

Comment trouver les sous-produits si la production comme telle est ralentie ou inexistante? Comment élaborer un plan d’ensemble pour mettre sur pied un projet quand les entreprises de sciage sont arrêtées? Le travail théorique et les études de faisabilité ont bien été effectués, mais aucune politique ou d’étude impact n’est venue orienter cette filière.
Et lorsque le Ministère et Hydro-Québec y vont d’appels d’offres pour la production de 100 MW d’énergie verte de biomasse, en date du 19 mars 2008 à déposer avant le 30 juin 2008, il y une surprise, un anachronisme, un drôle de « timing », dirait-on.

On sait déjà que l’industrie du sciage perdra plus de 25 % des volumes (probablement davantage) qui lui étaient attribués auparavant , ce qui crée encore plus d’incertitude pour tout nouvel entrepreneur décidant de se lancer dans la récupération de biomasse. Faudra-t-il que ces nouveaux entrepreneurs songent à la plantation et à la culture sur des milliers d’hectares d’essences à croissance très rapide comme le saule, pour assurer leurs livraisons? L’idée en soi pourrait avoir du sens, mais immédiatement nous vient en tête l’image des champs de maïs et de l’éthanol… Il faudrait des études d’impact. La répartition et l’utilisation des sols peuvent être problématiques à grande échelle.

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Plusieurs initiatives de récupération de biomasse forestière, dans plusieurs régions du Québec, se sont avérées être des projets viables. En général ils ont d’abord été, et c’est tout à fait dans l’ordre des choses, des projets visant des économies énergétiques immédiates pour une seule unité de production, du secteur de la cogénération et des centrales de chaufferies. Cependant tout le volet de production de granules et de bûchettes, de même que celui du raffinage de biocarburants, font partie d’une stratégie à plus grande échelle qui en est à ses tout premiers pas. On entend bien ici et là que des entrepreneurs se lancent dans des projets d’envergure, mais il est difficile de se faire une idée d’ensemble du marché ou des parts de marchés visés.

Il est certain qu’avec un prix du baril de pétrole à 120 $, l’énergie renouvelable de la biomasse forestière aura sa place dans l’échiquier. Et peut-être que les pétrolières occuperont le secteur des biocarburants.

Si la biomasse forestière et les biocarburants ont un avenir, et ils en ont un plus tôt que tard, il est clairement lié à l’avenir du secteur forestier et du sciage !    

Guy Fortin, éditeur


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