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Un forestier qui n’a pas peur d’investir

Forestiers JC Lefebvre mise sur des équipements neufs et des travaux diversifiés pour croitre.

16 janvier, 2018  par Guillaume Roy


Jean-Claude Lefebvre et Keven Roy posent devant la Ponsse Scorpion King, l’abatteuse de bois court pour réaliser les contrats sur les terres publiques gagnées aux enchères par Domtar.

Depuis 11 ans, Forestiers JC Lefebvre, qui a commencé par récolter du bois pour Domtar, a diversifié ses activités dans l’épandage de boues papetières et dans construction de chemins, en misant sur des machines neuves et performantes.

Dans une plantation de peuplier hybride à Lingwick, les opérations de récolte de bois en longueur roulent à plein régime. Le terrain est plat, les arbres sont droits et espacés régulièrement, ce qui facilite le passage des machines, avec l’abatteuse Tigercat 845 qui mène le bal, en coupant de longues tiges d’une quinzaine de mètres de hauteur.

Sur le terrain qui a été planté il y a 16 ans, les peupliers hybrides sont de tailles variables, car on était à l’époque au début du programme de peupliers hybrides opéré par Domtar. Si on retrouve plusieurs arbres de 15 pouces de diamètre, certaines tiges ne font qu’entre 5 à 10 pouces, et l’abatteuse en récolte alors plusieurs à la fois.

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« Au départ, on pensait qu’on aurait un goulot d’étranglement à l’ébrancheuse, mais comme les arbres sont relativement homogènes, l’entrepreneur est capable d’en ébrancher jusqu’à 12 en même temps », explique Éric Lapointe, coordonnateur aux opérations forestières pour Domtar.

Cette technique ne produit pas un ébranchage parfait et il est difficile de couper tous les arbres en même temps à 2,5 pouces à la cime, mais ça donne tout de même un résultat satisfaisant pour produire de la pâte, estime ce dernier.

Sur le parterre de coupe, on retrouve une trentaine de peupliers différents, dont certaines espèces locales et d’autres issues de l’hybridation d’espèces nord-américaines, européennes et asiatiques. Paradoxalement, c’est le peuplier deltoïde, une essence locale, qui donne le plus de fil à retordre. « Les arbres sont très petits et c’est l’espèce la plus broutée par les chevreuils », remarque Francis Bombardier, le contremaitre du secteur.

Les besoins diversifiés de Domtar
Quand on buche pour un géant papetier qui n’a pas peur d’innover, les opportunités d’affaires se multiplient pour les entrepreneurs dynamiques comme Jean-Claude Lefebvre, qui a lancé son entreprise forestière il y a 11 ans, après avoir longtemps travaillé comme opérateur de porteur pour le Groupement forestier de Portneuf.

D’abord, Domtar ne paie pas en fonction du nombre de mètres cubes abattus, mais plutôt selon le nombre de tonnes métriques récoltées (vertes ou anhydres selon les contrats).

En plus de récolter les plantations de peupliers hybrides en forêt privée, Forestier JC Lefebvre récolte également des lots gagnés par Domtar lors d’enchères du Bureau de mise en marché des bois (BMMB). « Cette année, je travaille dans un secteur près de Saint-Mathieu-du-Parc et un autre près de Saint-Tite », note Jean-Claude Lefebvre.

Selon les secteurs, les entrepreneurs doivent récolter les tiges en longueur ou en bois court, précise ce dernier. « Je récolte le bois pour Domtar et c’est eux qui me disent comment le démêler en forêt, selon les besoins des acheteurs », dit-il. Ainsi, le bois de qualité est destiné au sciage et au déroulage, alors que le bois de moindre qualité, ou sans preneur, sera transformé en pâte.

Alors que plusieurs entrepreneurs font confiance à un manufacturier d’équipement, Jean-Claude Lefebvre a plutôt décidé de diversifier ses achats. « Je recherche toujours à avoir le maximum de qualité pour le meilleur coût possible, mais je m’assure aussi d’avoir un bon service », lance l’homme qui a investi pour deux millions de dollars de machinerie aux cous des deux dernières années. « Les vieilles machines amènent énormément de pertes de temps, dit-il. Investir dans des équipements neufs fait partie du secret du succès ».

En forêt publique, c’est la récolte en bois court qui prime. Pour maximiser sa performance et son efficacité, Jean-Claude Lefebvre a investi dans Scorpion King de Ponsse, qui offre « une vision incroyable et un super confort ».

Pour la récolte en bois long, il a misé sur abatteuse Tigercat 845, muni d’une tête Gilbert, ainsi qu’une Tigercat 822, pour avoir suffisamment de puissance, en plus de posséder une vieille 845 pour effectuer certains mandats.

L’entrepreneur utilise également un porteur Elephant King de Ponsse, un porteur Rottne, deux débusqueuses Tigercat (une 632 neuve et une 630), ainsi que deux pelles, une John Deere 2054 et une Link-Belt 210, montées avec des ébrancheuses Propac.

Au fil de la collaboration avec Domtar, Jean-Claude Lefebvre a eu la chance de développer une spécialité unique en Amérique du Nord. « J’ai commencé en faisant des petites jobs d’éclaircies pour Domtar et un jour, ils m’ont offert une job pour épandre les boues papetières en forêt », dit-il. Et depuis huit ans, la charge de travail ne cesse d’augmenter, car elle est passée de 15 000 à 50 000 tonnes par an, générant du travail pour ses deux porteurs six mois par an. Pour réaliser ce mandant, Forestier JC Lefebvre a choisi d’ajouter un système hydraulique sur ses porteurs, une modification réalisée par Hydromec.

Avec le temps, l’entrepreneur s’est aussi diversifié dans la construction de chemin et les travaux de gravelage, et il s’est équipé de trois pelles Case 210 et d’une Link-Belt.

Pour opérer toutes ces machines, Forestiers JC Lefebvre emploie 25 personnes en plus d’embaucher plusieurs sous-traitants. « Avec la croissance qu’on a connue au cours des dernières années, je vais commencer par payer mes machines avant de chercher à en faire plus », conclut l’homme de 52 ans en riant.


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