Opérations Forestières

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Moins de neige, plus de risques de feux de forêt

7 mars, 2024  par Guillaume Roy


Avec la faible quantité de neige au sol, la saison des feux de forêt sera devancée, croit des experts. Selon les modèles météorologiques, le printemps pourrait être chaud et sec, ce qui augmenterait encore plus les risques d’incendies.

Il est encore tôt pour faire des prédictions, car il existe encore énormément d’incertitudes sur les prévisions météorologiques à long terme, souligne d’emblée Yan Boulanger, chercheur en écologie forestière pour Ressources naturelles Canada. Mais certains signes laissent présager des risques accrus de feux de forêt.

«Certains éléments pointent vers une saison où les conditions seront favorables aux feux», dit-il, précisant qu’il manque de neige dans presque toutes les régions du Canada.

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«La saison des feux est devancée quand la couche de neige au sol n’est pas assez importante», souligne quant à lui Yan Boucher, professeur en écologie et aménagement forestier à l’Université du Québec à Chicoutimi.

Avec le peu de neige au sol et la fonte précoce, les sols s’assécheront plus rapidement.

Même s’il est difficile de prévoir la température et les précipitations à long terme, les modèles pointent vers des températures plus élevées, de 1 à 3 °C de plus que la moyenne, remarque Yan Boulanger. Si les températures sont élevées et qu’il y a peu de précipitations, tous les facteurs de risques seront réunis pour favoriser l’embrasement, comme ce fut le cas en 2023.

Certaines régions conservent par ailleurs un déficit d’humidité de l’année dernière, alors que les impacts de la sécheresse perdurent d’une année à l’autre, remarque M. Boulanger.à

«Certaines régions n’ont pas eu de précipitations assez importantes l’été dernier et les impacts peuvent se rapporter à l’année en cours», dit-il, en parlant notamment de la région de la Baie-James et du nord de l’Ontario.

Un printemps plus précoce, chaud et sec augmentera donc la probabilité des feux de forêt, alors la quantité de pluie sera à surveiller.

«Les températures plus élevées amèneront des printemps plus hâtifs tout en allongeant la saison des feux de forêt», ajoute Yan Boucher. C’est pourquoi les chercheurs estiment que la fréquence et l’intensité des feux de forêt augmenteront avec les changements climatiques.

S’adapter à cette nouvelle réalité

Avec des feux de forêt plus fréquents, il faudra adapter les pratiques forestières pour tenir compte des changements globaux, souligne Yan Boucher. Plusieurs solutions ont été présentées par différents experts réunis lors du Sommet sur les feux de forêt de l’UQAC, pour optimiser les montants investis en foresterie et pour mieux protéger les communautés, ajoute-t-il.

Par exemple, le risque de feu devra être pris en compte avant de faire des investissements sylvicoles, pour cibler les secteurs moins à risques. De plus, les taux de coupes devraient être réduits, notamment pour conserver davantage d’arbres semenciers, qui pourront regarnir la forêt après le passage du feu.

La présence de feuillus devrait être favorisée dans certains secteurs, pour limiter les risques d’incendie, tout en développant la filière industrielle pour mettre en valeur ces essences de bois.

Yan Boucher ajoute que la stratégie Intelli-feu devra être mise en place pour mieux protéger les communautés.


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