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Femmes et fières en foresterie : des étudiantes de Gaspé forment un groupe novateur et inspirant!

Dans le cadre de la journée internationale de la femme, le magazine Opérations forestières est fier de vous présenter l'initiative des Femmes Fières en Foresterie.

8 mars, 2022  par Maude Gagné, ing.f., professeure en technologie forestière



Lors de l’enquête nationale auprès des ménages de Statistique Canada en 2016, les technologues et techniciennes en sciences forestières ne représentaient que 20% de la main-d’œuvre et les femmes travaillant comme opératrices ou surveillantes de chantier étaient encore moins nombreuses au pays (moins de 5%). Au Québec, on ne retrouve que 21% d’ingénieures forestières selon l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec (2022). À ce jour, la foresterie reste donc encore un métier traditionnellement masculin, mais où évoluent de plus en plus de femmes.

 

Ambassadrices du travail en forêt

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Un groupe d’étudiantes en foresterie a été formé au Cégep de la Gaspésie et des Îles (campus de Gaspé) en 2020, sous l’impulsion de Mia Larochelle et Alexandra Lavoie. Le nom choisi, Femmes et Fières en Foresterie (FFF), est évocateur. Il inspire et rayonne au-delà du groupe. Les étudiantes qui en font partie sont des ambassadrices de la nouvelle génération de femmes brillantes qui débuteront bientôt leur carrière en forêt.

Comme le mentionne l’étudiante finissante Adeline Lemasson, il est important d’avoir des modèles auxquels on peut se rattacher : « La représentation dans les médias est très importante. Combien de jeunes filles et de jeunes garçons se sont identifiés à des personnages de séries télévisées, rêvant d’être médecins, pompier(-ère)s ou policier(-ère)s? À ce titre, il manque encore de représentation de modèles féminins en foresterie. Il est parfois même difficile de trouver une image de femme dans les magazines forestiers. »

 

L’importance du groupe

Le groupe de Femmes et Fières en Foresterie (FFF) se veut d’abord et avant tout un espace sécuritaire de discussion et de développement des habiletés spécifiques au domaine. Ce groupe d’entraide permet aussi d’aller chercher de nouvelles compétences, de favoriser la persévérance scolaire et de faire connaitre la foresterie auprès de diverses populations.

Mia Larochelle, étudiante en technologie forestière, témoigne de ce que le groupe FFF apporte aux femmes de son programme d’études : « C’est vraiment stimulant et sécurisant d’avoir ce groupe d’appartenance. Par exemple, cet automne, nous avons organisé une formation en abattage manuel sécuritaire entre femmes. On se sent plus à l’aise de poser des questions et d’évoluer à notre rythme. Au département de foresterie, ce sont les étudiantes qui sont devenues spécialistes de la scie à chaîne, c’est génial! »

 

Des femmes qui changent les perspectives

Le groupe FFF propose aussi de nouvelles façons de faire qui permettent d’améliorer les pratiques pédagogiques. Ces éléments finissent par faire partie intégrante de la formation comme le mentionne Pierre Bindet, technicien en travaux pratiques : « le FFF permet au département d’évoluer, souvent en nous informant et parfois en nous confrontant à leurs réalités bien souvent négligées par nos métiers trop masculinisés. Cela permet ainsi l’émergence d’un nouveau regard sur nos relations professionnelles, personnelles, mais surtout sur nous-mêmes. »

Mathieu LeBlanc, professeur et coordonnateur du département de technologie forestière, souligne aussi l’apport indéniable du groupe en ce qui a trait aux façons de faire, de parler et d’agir qui sont toujours plus inclusives : « Elles nous ont conscientisés sur la gestion des menstruations lors des sorties terrain, ou encore sur l’importance d’amener davantage les étudiantes à réaliser des démonstrations avec le matériel et les outils. Ainsi, les étudiantes nous ont permis, d’abord, de prendre conscience de ces réalités, puis d’améliorer grandement nos cours pour qu’ils soient plus inclusifs. » D’ailleurs, les trousses d’urgence contiennent maintenant le nécessaire pour les imprévus menstruels. Une saine pratique qui mérite d’être exportée sur tous les chantiers!

 

Souligner les parcours de ces femmes

Vous connaissez certainement des modèles de forestières dans votre organisation qui méritent d’être mises de l’avant pour leur audace d’avoir choisi une branche encore trop peu empruntée par les femmes. En soulignant la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, nous soulignons aussi le progrès des femmes en foresterie. De plus, c’est l’occasion de se rappeler le travail qu’il reste à accomplir pour qu’un jour il y ait autant de femmes que d’hommes qui soient attirées par ces passionnants métiers de la forêt et qui se sentent bien d’y évoluer pour le reste de leur carrière.


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