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Blocage forestier: la MRC réclame l’intervention de la SQ

24 janvier, 2024  par Guillaume Roy. Initiative de journalisme local


La Sûreté du Québec doit intervenir pour mettre fin au blocage forestier du km 59 au nord de Dolbeau-Mistassini, selon la MRC de Maria-Chapdelaine. En plus de causer d’importants impacts financiers aux forestiers, des milliers de mètres cubes de bois pourraient pourrir en forêt si la situation n’est pas réglée avant le printemps.


«On demande à la Sûreté du Québec de lever le blocus forestier du km 59», soutient Luc Simard, le préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine, qui a été interpellé par plusieurs villégiateurs et travailleurs forestiers à cet effet.

«C’est inacceptable que quelques individus prennent en otage l’économie forestière de la région», dit-il, en précisant que les Innus qui tiennent le barrage n’ont pas le soutien de Mashteuiatsh.

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Le blocage au km 59 du chemin de la Domtar, au nord de Dolbeau-Mistassini, a commencé le 31 juillet 2023, d’abord par le Collectif Mashk Assi, pour demander l’arrêt de la récolte du bois vert, afin de favoriser la récolte de bois brûlé. Le collectif s’est retiré après une journée d’occupation.

Le 1er août, la kukum innue Denyse Xavier a pris le relais, pour revendiquer un plus grand pouvoir sur la gestion des ressources naturelles sur le territoire familial. Au mois d’octobre, cette dernière s’est retirée, alors que des tensions ont émergé avec des gens qui l’appuyaient.

Denyse Xavier, au centre, s'est retirée du blocus forestier au km 59 en octobre. Akim (à gauche) et Alex (à droite) ont pris la relève depuis et ils perturbent encore la circulation des camions et équipements forestiers au nord de Dolbeau-Mistassini.

À ce moment, ce sont les frères Alex et Akim Grenier, présents aux côtés de Denyse Xavier depuis le début, qui ont repris la mainmise sur le blocus forestier. Ces derniers demandent notamment un meilleur processus de consultation sur leur territoire familial. Ils contestent également la signature éventuelle du traité Petapan par Mashteuiatsh.

La majorité du temps, les deux hommes limitent la circulation des camions de bois.

«Nous ne pouvons ni transporter ni récolter au-delà du km 59 et nous devons faire des détours pour éviter le barrage afin de transporter à partir d’autres secteurs», confirme Louis Bouchard, vice-président aux affaires publiques pour Produits forestiers Résolu (PFR), la principale entreprise œuvrant dans le secteur.

Depuis près de six mois, les chantiers sont constamment réorganisés et bien souvent, le transport est détourné sur plus de 100 kilomètres pour sortir le bois de la forêt.

«Il y a des impacts financiers majeurs. Ils sont chiffrés, mais nous ne divulguons pas ce montant. Cela limite notre capacité de récolte de façon importante.»

—  Louis Bouchard, porte-parole de PFR

Le blocage fait en sorte que plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes de bois ont été laissés au sol, car le transport nécessiterait un détour de 250 kilomètres à l’aller et au retour.

«On risque de perdre ce bois à cause qu’une route publique est bloquée, remarque Louis Bouchard. Ça ne fait plus de sens ». Si la route n’est pas rouverte d’ici le printemps, le bois brûlé récolté se dégradera rapidement, ce qui va à l’encontre des objectifs d’aménagement durable», ajoute-t-il.

«On ne peut plus continuer à vivre comme ça, en privant les gens de leur gagne-pain, ajoute Luc Simard. On respecte les droits ancestraux, mais dans ce cas-ci, la communauté n’est pas d’accord avec les revendications des manifestants. À l’avenir, on veut que ce genre de dossiers puissent être réglés rapidement, pour éviter qu’une poignée de personnes paralysent l’économie de la région. On ne tolère pas ça.»

PFR accueille favorablement la demande de la MRC de Maria-Chapdelaine, car l’entreprise demande une levée de ce barrage depuis près de six mois.

La sécurité des usagers, principalement des villégiateurs, est aussi en jeu. Faute de pouvoir circuler avec ses camions, PFR n’a pas entretenu le chemin. C’est la MRC de Maria-Chapdelaine qui a dû défrayer des montants avoisinant 7000 dollars pour la réfection partielle du chemin, car la route présentait un danger imminent selon le préfet.


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