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Biomasse et climat: une percée

12 février, 2019  par Le Quotidien


Le 7 février dernier, la centrale thermique de Drax en Grande-Bretagne a testé pour la première fois son unité de captage de CO2. Malgré ses résultats très modestes, l’unité ne captant qu’une tonne de gaz carbonique par jour, cette initiative ouvre néanmoins de nouvelles perspectives pour la lutte aux changements climatiques. En effet, la centrale de Drax introduit depuis 2016 une portion croissante de biomasse forestière pour la substituer au charbon comme combustible. La biomasse qu’on brûle émet du CO2, mais celui-ci n’est pas comptabilisé comme facteur de changement climatique si le territoire d’où il provient conserve sa vocation forestière. Les arbres qui poussent captent en effet une quantité de ce gaz équivalente à celle qui provient de la combustion.

En captant du CO2 issu de la combustion de la biomasse pour le séquestrer dans des formations géologiques ou pour l’utiliser à d’autres usages comme la gazéification de bière ou la croissance de légumes en serre, on obtient un avantage pour la lutte aux changements climatiques. D’ailleurs, le dernier rapport du GIEC sur la stabilisation du climat à 1,5 °C considère que le captage et le stockage de CO2 issu de la biomasse énergétique (BECCS) est l’une des mesures dites « à émissions négatives » qui devrait être rapidement déployée pour stabiliser le climat. Les experts estiment que la BECCS devrait retirer de l’atmosphère une quinzaine de millions de tonnes de CO2 par année en 2030. On en est encore loin !

En revanche, cette technologie offre des perspectives intéressantes pour les régions forestières du Québec. Par exemple, à Saint-Félicien, les Serres Toundra vont utiliser le CO2 de la chaudière de l’usine de pâte Résolu située à proximité pour remplacer le gaz naturel de manière à favoriser la production de concombres. L’entreprise Barrette-Chapais est devenue la première scierie au Canada à installer un complexe intégré de production de granules de biomasse forestière, « Granules 777 », qui devrait commencer à exporter au mois de juillet 2019 grâce à de nouvelles installations portuaires situées au port de Grande-Anse au Saguenay. L’usine produira 200 000 tonnes de granules par année.

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