A l’heure actuelle, le carburant d’aviation durable peut être produit à partir de plusieurs sources, les matières résiduelles, le maïs grain ou le CO2, notamment. Comme elle exploite déjà avec Shell le recours aux matières résiduelles pour son projet de Rotterdam, Enerkem a misé sur une quatrième source dans le cadre du défi Visez haut, soit la biomasse forestière.
«Notre approche diligente et innovante dans le développement de notre technologie de conversion de la biomasse forestière nous a permis de produire un carburant d’aviation durable qui réduira le cycle de vie complet des émissions de carbone de l’industrie de l’aviation de plus de 90 % par rapport au carburant conventionnel. Cette avancée permettra aux voyageurs de prendre des vols qui émettront beaucoup moins de GES », affirme Michel Chornet, vice-président principal, Ingénierie, Innovation et Opérations chez Enerkem.
Les démarches pour l’homologation du carburant d’aviation produit par Enerkem sont déjà en cours auprès des instances canadiennes, américaines et européennes. Disposant déjà les infrastructures pour passer à l’étape de la commercialisation (usine à Edmonton et centre d’innovation à Westbury), Enerkem pourra ainsi procéder dès que les conditions de marché seront réunies.
L’agroforesterie au service de l’aviation durable
L’agroforesterie permet de capter le CO2 atmosphérique et, par le biais de la photosynthèse, de l’eau et des nutriments, de convertir le carbone du CO2 en molécules constitutives de la biomasse. La transformation de cette dernière en biocarburants et en bioproduits commercialisables constitue une occasion unique d’innovation. C’est cette approche éco-responsable qui a inspiré Enerkem dans le cadre du défi Visez haut et a permis la conversion de résidus de biomasse forestière canadienne en carburant d’aviation durable.
Les avantages de cette approche sont nombreux : création de partenariat avec les communautés régionales, développement économique durable, création d’emplois et de richesse en région, détournement de l’enfouissement de la biomasse urbaine et valorisation de la biomasse forestière résiduelle.
Un fort potentiel de commercialisation
« Notre technologie a fait ses preuves. Nous avons déjà une usine de biocarburants de taille commerciale à Edmonton, en Alberta. Celle-ci convertit en biocarburants des déchets municipaux résiduels. Une seconde usine est actuellement en construction à Varennes au Québec, en partenariat avec Shell, Suncor, Proman, le gouvernement du Québec et avec le soutien d’Infrastructure Canada. Celle-ci traitera de la biomasse forestière en plus des matières résiduelles non-recyclables et non-compostables. Par ailleurs, en juin dernier, en raison de la demande substantielle de carburant d’aviation durable, nous avons décidé, avec nos partenaires Shell et le Port de Rotterdam, de transformer le projet d’usine de Rotterdam, aux Pays-Bas. La production prévue de cette usine se concentrera dorénavant sur la conversion de matières résiduelles en carburants d’aviation plutôt qu’en produits chimiques renouvelables. Le potentiel de commercialisation est là et nous y croyons », ajoute Dominique Boies, chef de la direction et chef de la direction financière d’Enerkem.