Opérations Forestières

En vedette Optimisation Sciage
L’évolution dans l’industrie du sciage

La disponibilité de la main d’oeuvre, la complexité des technologies, l’accès à la matière première, la demande non soutenue pour les copeaux et le plafonnement des ventes, risquent de modifier les axes de développement de notre industrie.

29 janvier, 2015  par François Bernard ingénieur forestier pour Matériaux Blanchet


Voilà des exemples de défis auxquels devra faire face l’industrie du sciage. Maintenant, comment se représenter l’usine de l’avenir, un sujet maintes fois abordé, mais rarement en présentant une vision claire des prochains complexes de production.

Main-d’œuvre et technologies
Comment réussira- t-on avec une pénurie de main-d’œuvre spécialisée à opérer des usines dont la complexité n’a cessé d’augmenter?

Le constat est clair, la main-d’œuvre qualifiée est rare, et ce, depuis déjà quelques années. Comment faire face à cette pénurie de main-d’œuvre? Les fournisseurs d’équipements devront probablement offrir un service plus élaboré en offrant des contrats de service pour l’entretien et le suivi de leurs systèmes. Le nombre réduit de techniciens et d’ingénieurs qualifiés pourraient être compensés par des services partagés. En se regroupant et offrant des services de consultation, deux ou trois personnes pourraient offrir des services à plusieurs usines. Les systèmes optimisés sont aujourd’hui en majorité accessible via internet ce qui permet d’effectuer des opérations à distance. Le consultant peut donc d’un local en milieu urbain offrir un service en région. Les déplacements nécessaires seront réduits et déterminés selon des accords prenant la forme de contrat de service. Les centres de recherche devront revoir leur mission et s’adapter à des nouveaux contextes d’opération, établir un contact plus étroit pour proposer de nouvelles formules de soutien à l’industrie.

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Deuxièmement, pour réduire les besoins en main-d’œuvre, l’aménagement des lignes de production est également un facteur déterminant. Les systèmes sophistiqués pour l’optimisation et l’automatisation sont aujourd’hui très performants et de nouvelles possibilités sont probablement envisageables, le nombre de systèmes dans une usine pourrait possiblement être rationalisé.

Un système optimisé peut gérer plus d’une opération ou équipement, il y a déjà des exemples ou des manufacturiers ont développé des concepts intéressants. Dans certains cas un scanner pour deux équipements est possible, ou contrôlant plusieurs outils de coupe comme des têtes de déchiquetage, des lames de scie et des profileurs. La détection des défauts biologiques à l’ébouteur de l’usine de sciage devrait permettre une meilleure efficacité au séchage et simplifier l’opération de rabotage. En incluant les défauts biologiques, la classification de la pièce pourrait être effectuée en bonne partie au sciage. À l’opération de rabotage, la tâche consisterait principalement à effectuer un contrôle de la qualité. L’usine de rabotage voit donc son rôle passablement modifié par des opérations en amont. L’opération de rabotage pourrait donc être réévaluée, car dans les dernières années nous avons constaté que la taille et le niveau technologique des usines avaient pris des proportions quelquefois démesurées.   À la sortie de l’usine de sciage, la dimension, l’essence, le pourcentage d’humidité et la qualité des pièces devraient être connus pour améliorer l’uniformité de chaque paquet, ce qui nécessitera évidemment une plus grande capacité de triage.

Pour les emplois non spécialisés, chaque poste de travail doit apporter une valeur ajoutée au procédé. Restreindre le nombre de postes qui exigent peu d’habiletés ou de connaissances contribue à rendre les emplois plus intéressants et maintenir une bonne rémunération. Les aménagements modernes comportent plusieurs postes combinés comme l’opération de deux lignes de sciage par un seul « scieur » ou de deux types d’équipements comme des écorceurs et la ligne de sciage.

La complexité source de progrès ou entrave à l’efficacité
La technologie n’assure pas automatiquement le succès. La technologie ne remplace pas la compétence, le jugement, les connaissances acquises avec l’expérience. Évidemment, il ne s’agit pas de nier les avantages technologiques, mais de garder un esprit critique visant une utilisation optimale.

Les exemples de sophistication inutile ne manquent pas. Toute nouvelle technologie à implanter mérite qu’on y analyse les coûts d’entretien, d’opération, les bénéfices réels et autres.

Avec un suivi inadéquat, un ébouteur optimisé peut fournir des performances inférieures à l’ancien ébouteur « canadien ».  

Nous avons au cours de ces années relevé de nombreux défis, mais plusieurs n’ont pu y parvenir. N’oublions pas que les décisions d’aujourd’hui auront des conséquences importantes sur nos opérations de demain.

 


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