Opérations Forestières

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Un gros « show » sur l’industrie forestière à Amos

L’événement Portes ouvertes sur nos forêts à Amos a accueilli plus de 2000 personnes en mai dernier.

19 septembre, 2018  par Émélie Rivard-Boudreau


L’abatteuse Komatsu 931 CX en action lors de la démonstration forestière.

Sur un vaste terrain sablonneux près de l’aéroport d’Amos, en Abitibi, plus de 50 exposants du milieu forestier se sont rassemblés, le 12 mai dernier, pour les « Portes ouvertes sur nos forêts ».

L’événement organisé par l’Association forestière de l’Abitibi-Témiscamingue (AFAT) aura aussi attiré plus de 300 entrepreneurs et plus de 2000 personnes. Démonstrations, nouveautés présentées… Opérations forestières vous rapporte les faits saillants de sa visite.

Pour cette deuxième édition de l’exposition, l’imposant site avait été spécifiquement aménagé par les élèves des programmes « Conduite de machinerie lourde en voirie forestières » et « Abattage et façonnage des bois » du Centre de formation professionnelle (CFP) Harricana. Offrir aux exposants un site sec a été tout un défi puisque la neige était encore bien présente au sol deux semaines avant l’événement. « Le Centre de formation professionnelle Harricana a investi plus de 200 000 $ en machine, en essence et en temps pour construire le site,  a mentionné Nicolas Beaulé, agent de développement de l’AFAT. La construction a débuté l’automne dernier et a été peaufinée en avril-mai ».

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Des nouveautés en démonstration
En parcourant une boucle d’un km, les visiteurs pouvaient voir les démonstrations statiques ou en action des équipementiers. Au début du parcours, Équipement SMS démontrait en action et sur simulateur sa nouvelle abatteuse 931 XC sur 8 roues traction avec sa tête C144, pour peuplement mélangé. Conçue pour la récolte forestière de A à Z, le directeur de la division forêt, de SMS, Marc Lemieux, a vanté l’appareil multifonctionnel pour sa souplesse, son importante économie de carburant et le peu d’empreintes qu’elle laisse sur le sol. Il ne se retrouvait pas toutefois en terrain conquis. « En Abitibi-Témiscamingue, il y a un gros marché pour la machinerie sur chenilles », a-t-il admis. Au moment de notre visite, Forestier Brulotte et Foresterie Yannick Chabot sont les deux premières entreprises québécoises à posséder cette machine et une autre en Ontario.

Un peu plus loin sur le sentier des équipementiers, le nouveau transporteur de bois court 1085 C Tigercat a impressionné biens des passants. « Je n’ai jamais vu ça une belle machine de même! », s’est exclamé Jean Aubin, opérateur forestier depuis plus de 20 ans. « C’est un produit 100% canadien », met de l’avant le représentant des ventes de Wajax, Jean-François Chrétien. Selon lui, le robuste transporteur de 25 tonnes est conçu pour les terrains escarpés, notamment en pente raide. Il pourrait même tenir sous 30 à 32 tonnes, grâce aux composantes fabriquées au-delà de la moyenne des besoins, comme son moteur Tigercat FPT de catégorie Tier 4f, ce dernier étant conforme aux dernières normes d’Amérique du Nord et d’Europe en matière d’émissions de gaz d’échappement.

La compétition était visiblement forte entre chacun des exposants. À son kiosque, on avait mis les bouchées doubles pour mettre en démonstration le travail du porteur PONSSE ElephantKing et la nouvelle abatteuse Scorpion. Selon Anthony Drapeau, le directeur des opérations de Trionex, la vision et le confort de l’abatteuse Scorpion sont sans pareils. La grue télescopique est située au-dessus de la cabine, qui elle, est insonorisée et pivotante. Il vante aussi la légèreté et les faibles coûts d’opération reliés à l’abatteuse qui est sur roues. « C’est deux fois moins lourd que chenilles et ça a moins d’impacts sur le sol. C’est très stable, car avec «l’active frame», qui garde toujours la cabine au niveau, c’est beaucoup moins fatigant aussi pour les opérateurs », renchérit-il.

Dans un autre registre, Équipements Cardinal faisait la démonstration de son dernier modèle du broyeur horizontal Morbark 3400 XT, qui remplacera la génération précédente. En foresterie, le broyeur transforme le bois en longueur en paillis, qui peut être valorisé, dans un processus ultérieur, comme biomasse. Par contre, la machine peut aussi bien broyer d’autres matières, telles que des matériaux de construction et démolition, afin de faciliter son transport, par exemple. « En ce qui concerne le traitement de la biomasse en forêt, le Québec a un peu de retard sur les provinces maritimes.  Ces dernières ont une bonne longueur d’avance dans la valorisation de leurs rebus forestiers puisque le coût des sources d’énergie traditionnelles est plus élevé » compare la directrice des ventes d’Équipements Cardinal, Karie Bernèche. Les dimensions du nouveau broyeur Morbark ont aussi rétréci. Sa largeur n’excède pas 8 pieds 6 pouces, ce qui correspond à la largeur de transport légale dans tous les pays. Lors de l’événement, la machine qui vaut près de 750 000 $ n’avait pas encore été vendue.

Les portes ouvertes étaient l’occasion pour certaines entreprises de faire connaître leurs projets en cours et à venir. Grâce à son association avec la compagnie d’importation InovForest, Métal Marquis, de La Sarre, est nouvellement devenue distributrice des machines allemandes HSM, au Québec. Selon le président-directeur général d’InovForest, Mathieu Lavoie, HSM se distingue par ses machines adaptées au besoin du client, ni plus ni moins que sur mesure, en évitant les équipements non nécessaires. « On fabrique entre autres des transporteurs, des abatteuses et des machines combinées. Nos machines ne sont pas suréquipées, mais plus robustes, plus puissantes et plus performantes », vante-t-il. Alors que la spécialité de Métal Marquis est justement de modifier de la machinerie, le mariage allait donc de pair, raconte le directeur des ventes et estimation, Gérald Arsenault. « Notre force, c’est de sortir les machines rapidement, renchérit-il.  Pour les clients, ce n’est jamais assez gros, et ce n’est jamais assez fort. Avec ça, ils vont être servis ».

Une autre entreprise qui pouvait se pavaner de ses récents exploits est l’entreprise Technologies Élément de Val-d’Or. Au cours de la dernière année, cette dernière a vu son chiffre d’affaires bondir de près de 75 %. Son abatteuse-groupeuse de marque Eltec, construite de A à Z à Val-d’Or, est nouvellement exportée dans les forêts des quatre coins de la planète, notamment en Colombie-Britannique, en Russie et en Nouvelle-Zélande. Ce sont quelques modifications apportées sur une machine conçue pour les forêts québécoises qui ont permis ce succès.

« Par exemple, en Nouvelle-Zélande, on a fait quelques modifications à la machine pour l’adapter à leur réalité forestière, explique le directeur général, Stéphane Élément. La grosseur des arbres est différente, ils ne travaillent vraiment pas avec la méthode que nous ici, notamment avec le nombre d’arbres au mètre cube », précise-t-il. Les bonnes affaires de Technologies Élément ont été profitables pour une autre entreprise de l’Abitibi qui était de l’exposition, G4 R&D d’Amos. Sa tête abatteuse a récemment exportée en Russie grâce à la machine « Eltec ».

L’évènement devrait être de retour en 2021.


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