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Québec veut récolter plus de bois infesté par la tordeuse

20 Décembre, 2019  par Guillaume Roy



Québec met en place une approche régionale de gestion de l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) pour récolter deux fois plus de bois affecté par l’insecte dans la région.

En 2019, ce sont plus de 1,9 million d’hectares de forêt qui ont été touchés par l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Pour l’instant, près de 15 % de forêts infestées peuvent être récupérées par l’industrie après le passage de la tordeuse. Québec en a assez de voir la quantité de ressource perdue et met en place une approche pour permettre d’en récupérer deux fois plus.

Au lieu de récolter du bois sain, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) priorisera donc la récolte sur 30 % des superficies affectées. Ainsi, la localisation des secteurs de coupe sera touchée sans toutefois augmenter la possibilité forestière. Étant donné que le sapin baumier et l’épinette blanche sont plus affectés par la tordeuse, les scieries devront donc traiter davantage de ces essences de bois. 

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Selon le MFFP, « l’objectif est de récolter majoritairement les volumes à risque de ne pas résister à l’épidémie, et ce, dans le but de restreindre les pertes, de maximiser l’activité économique générée par cette ressource et de fournir à l’industrie une bonne qualité de fibres propices à la transformation ».

« Notre stratégie repose sur une approche responsable qui permettra de réduire la vulnérabilité des forêts, de limiter les dégâts, de poursuivre l’approvisionnement des usines de transformation de bois et de préserver nos ressources forestières pour les années à venir », a souligné le ministre Pierre Dufour, jeudi, lors d’une conférence de presse tenue à Alma en compagnie d’Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et député de Chicoutimi, et d’Éric Girard, député de Lac-Saint-Jean.

Dans le cadre de cette initiative, Québec mettra en place des plans d’aménagement spéciaux, à l’extérieur des territoires ciblés par la stratégie pour les caribous, lesquels permettront de favoriser la régénération de peuplements moins vulnérables à la tordeuse après la récolte. Le plan spécial permet également un dépassement de la possibilité forestière si les risques de perte de bois anticipée le nécessitent, mais le ministère n’envisage pas cette option pour l’instant. Dans certains cas, le MFFP souhaite permettre la récolte préventive des peuplements vulnérables. 

Cette approche régionale a été développée dans le cadre du plan d’action global qui a pour but de réduire la vulnérabilité des forêts et de diminuer les conséquences économiques négatives du passage d’une épidémie de la TBE. 

Mieux protéger les forêts

Au cours de la dernière année, 85 224 hectares de forêt ont été traités avec l’insecticide biologique Bt par la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM), ce qui représente 4,5 % des forêts infestées. 

Alors que le taux de réussite de cette opération est de 97 %, Québec continuera de miser sur cette méthode efficace pour protéger les forêts.Le 2 décembre dernier, Québec avait annoncé une modification du Programme de lutte contre la TBE en forêt privée, permettant de protéger des superficies d’un minimum de quatre hectares dès 2020, alors que la norme était de dix hectares par le passé. 

Andrée Laforest estime qu’il est essentiel de protéger nos forêts régionales et de valoriser le développement des emplois en forêt.« J’ai confiance que cette approche permettra de protéger les peuplements forestiers et de favoriser leur retour rapide à un état de forêt saine, et ce, pour les générations actuelles et futures », a-t-elle mentionné.


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