Opérations Forestières

Nouvelles de l’industrie Politiques
Le lègue forestier de Couillard

5 juillet, 2018  par Guillaume Roy


Philippe Couillard Frederic Lavoie (Photographe)

Alors que les libéraux ont profité du congrès du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) pour dresser le bilan des actions prisent au cours des quatre dernières années à la tête du gouvernement, les partis d’opposition sont venus présenter comment ils souhaitent valoriser la forêt s’ils sont portés au pouvoir.

Peu importe les allégeances politiques, les acteurs de l’industrie forestière consultés lors du congrès du CIFQ sont unanimes : les libéraux ont travaillé fort pour aider l’industrie à se moderniser et à redonner ses lettres de noblesse à l’industrie.  

« On a décidé que l’industrie forestière est une priorité », a soutenu Philippe Couillard lors de son allocution, soulignant au passage qu’il a annoncé une augmentation du budget pour les travaux sylvicoles lors de sa première annonce publique. Quelques semaines plus tard, le premier ministre annonçait la création d’un ministère de la forêt.

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En 2016, le gouvernement a aussi tenu le Forum Innovation Bois, un important rassemblement de l’industrie qui a permis de dresser la liste de priorités dans les actions à réaliser. Résultats : 39 mesures ont été retenues, dont la création du Fonds innovation bois pour aider à la modernisation des usines de transformation.

Le programme de 37 millions de dollars a été victime de son succès, alors que 82 projets ont été présentés, a souligné Luc Blanchette, le ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs. C’est pourquoi le gouvernement a rajouté 25 millions de dollars au Fonds lors du budget de mars dernier pour répondre à la demande.

De plus, la révision du code du bâtiment a permis de faire passer la construction en bois de quatre à six étages. En 2017, l’aide de Québec a aussi permis de lancer la campagne marketing Une forêt de possibilité, et une somme supplémentaire de 2,8 millions de dollars ont été annoncés lors du colloque du CIFQ en 2018. « L’industrie forestière est la seule qui a le potentiel de créer des émissions négatives », a souligné Philippe Couillard en vantant le potentiel de développement des biocarburants.

Au passage, le premier ministre a aussi réitéré qu’aucun emploi ne serait perdu avec la protection du caribou. « On veut une approche crédible et pondérée », a-t-il soutenu en mentionnant la création de trois aires protégées pour le caribou.

Au total, le gouvernement Couillard a ainsi investi 1,9 milliard de dollars dans l’industrie, depuis 2014. « Ça n’arrive pas souvent d’avoir un premier ministre qui vient d’une région forestière. Profitez-en donc encore pendant quatre ans si ça vous tente », a-t-il lancé à son auditoire.

Le plan de la CAQ et du PQ

Plus tôt en journée, Jean-François Lisée et François Legault ont dressé la liste de priorité de leurs partis en matière de mise en valeur de la forêt et du bois. Et d’emblée tous deux ont misé sur l’épine dans le pied de Philippe Couillard : le manque de prévisibilité de la récolte.

Alors que le chef du PQ a souligné le besoin de prévisibilité sur plus d’un an, le chef de la CAQ a pour sa part promis de revoir le nouveau régime pour assurer que les prévisions soient faites pour au moins trois ans.

Pour François Legault, l’avenir du Québec passe par la création de richesse dans le secteur privé, notamment dans le secteur manufacturier. Pour faire doubler les investissements dans ce secteur, ce dernier compte transformer Investissement Québec pour en faire un guichet unique d’aide aux entreprises. Il compte aussi favoriser la production d’énergie locale pour diminuer la balance commerciale.

Pour Jean-François Lisée, l’État doit aussi donner de l’oxygène aux entrepreneurs. Pour y parvenir, il compte alléger la paperasse, et ce, particulièrement lors des cinq premières années d’une entreprise. Il suggère d’ailleurs de mettre en place une politique qui permettrait de pardonner trois erreurs, comme le font certaines polices d’assurance. De plus, il propose de ne pas imposer de taxes sur le million de dollars supplémentaires de produits exportés chaque année pour stimuler les exportations.


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