Opérations Forestières

Nouvelles Nouvelles de l’industrie
La transformation de PFR

27 mars, 2019  par Guillaume Roy



Alors que les ventes de papier représentaient plus de 75 % du chiffre d’affaires de Produits forestiers Résolu (PFR) en 2011, elles ont désormais fondu à moins de 50 %, alors que la vente de pâte, de papier tissu et de bois deviennent des moteurs de la croissance de l’entreprise.

« Notre stratégie de transformation vise à miser de plus en plus sur les marchés émergents, soit la pâte, le papier tissu et le bois », a déclaré le président-directeur général de PFR, Yves Laflamme, lors d’un panel des PDG présenté dans le cadre du Congrès de Montréal sur le bois, jeudi dernier.

Selon ce dernier, la transformation de l’entreprise est essentielle, car le marché du papier diminue de 10 à 12 % par an en Amérique du Nord. C’est pourquoi PFR a diversifié ses actifs en faisant l’acquisition de trois usines de papier tissu, destinées à la production de papier hygiénique, de serviettes et d’essuie-tout, en Floride, au cours des dernières années. 

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Le géant forestier mise aussi sur l’innovation pour développer de nouveaux marchés, comme c’est le cas avec son investissement de 49 % dans les Serres Toundra.

Mais ce n’est pas tout, car PFR détient aussi une usine pilote de bioproduits, à Thunder Bay, en partenariat avec FPInnovation, pour développer des produits biochimiques innovateurs. 

De plus, l’entreprise détient aussi Performance Biofilament, une coentreprise lancée avec Mercer International, pour développer des produits à base de biofilaments, notamment dans la fabrication de produits composites, les revêtements et plusieurs produits de consommation. 

Yves Laflamme, le PDG de Produits forestiers Résolu, croit qu’il existe de belles opportunités de développement dans la production de biocarburants.

La production de bois n’est pas en reste, car les 19 usines de PFR situées au Québec et en Ontario génèrent de bons profits. Toutefois, le manque de bois ne permet pas d’atteindre la pleine capacité de production, chiffrée à 2,4 milliards de pmp. « Nous produisons plutôt 1,9 à 2 milliards de pmp par an », a soutenu le PDG. 

Ce dernier souligne que la récolte de bois a diminué de plus de 20 % au Québec depuis la commission Coulombe en 2006, avant d’ajouter que le nouveau régime forestier a fait grimper les coûts du bois de 36 % depuis 2013. 

Manque de bois dans l’ouest aussi

Les producteurs québécois ne sont pas seuls à manquer de bois, car Conifex, un producteur de l’ouest qui détient 49 % de ses actifs en Colombie-Britannique, et la balance dans le sud des États-Unis, doit composer avec une baisse de bois disponible. Le dendroctone du pin fait partie des raisons qui expliquent cette baisse, car l’espèce envahissante a attaqué d’énormes superficies.

« L’autre raison est économique, car le prix du bois livré à l’usine a augmenté de 15 % en 2017, puis de 20 % en 2018, ce qui représente une augmentation de 20 $/m3 », a soutenu Ken Shields le PDG de Conifex. 

Que ce soit au Canada ou aux États-Unis, le transport du bois sera un facteur limitatif de la croissance, car la pénurie de camionneurs impose d’importantes restrictions, a mentionné Stephen J. Sallah, PDG de LBM Advantage, une coopérative de producteurs forestiers américains qui compte 544 actionnaires. 

« La moyenne d’âge des camionneurs est de plus de 60 ans et très peu de jeunes choisissent ce métier », a-t-il dit, expliquant en partie la situation par la venue des camions intelligents, qui laissent planer un doute sur l’avenir du métier. 

D’autres marchés émergents

Selon Mathew Missad, le PDG de Universal Forest Products, l’industrie devra miser davantage sur l’automatisation et sur la technologie pour contrer le manque de main-d’œuvre. L’essor de la construction de maisons préusinées, plus abordables, représente par ailleurs une très belle opportunité pour l’industrie. 

Ce constat est partagé par Yves Laflamme, de Résolu, qui croit que les biocarburants laissent présager de belles occasions d’affaires. « Nous produisons beaucoup de résidus forestiers et on doit trouver une façon de les valoriser », a-t-il dit.



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