Opérations Forestières

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Greenpeace admet enfin faire de la rhétorique

Une entreprise injustement attaquée par un groupe d’activistes environnementaux a intenté une poursuite en justice.

6 mars, 2017  par par Richard Garneau PDG de Produits forestiers Résolu



Il y a quelques années, Greenpeace et des groupes alliés ont choisi mon entreprise Résolu, la plus grande société de produits forestiers au Canada, comme leur prochaine victime.

Ils ont compilé une litanie d’affirmations fallacieuses : nous étions « des destructeurs de la forêt », par exemple, en plus d’aggraver les problèmes liés aux changements climatiques et de causer « la mort et l’extinction des caribous » dans la forêt boréale canadienne, Greenpeace a harcelé des entreprises avec lesquelles nous traitons en brandissant la menace d’une campagne de salissage semblable à celle menée contre nous et en lançant même des cyberattaques contre leurs sites Web. Greenpeace s’est même vantée des dommages, de l’ordre de 100 millions de dollars canadiens, qu’elle prétend avoir infligés à notre entreprise.

Ces gens mentaient au sujet de nos pratiques forestières de sorte que nous avons fait ce qu’aucune des autres cibles du groupe n’avait trouvé les moyens de faire : nous les avons poursuivis au Canada pour diffamation et entrave intentionnelle avec les relations économiques, et aux États-Unis en vertu de la loi RICO (loi américaine intitulée Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act).

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Il s’est produit quelque chose de particulier quand Greenpeace et ses alliés ont été forcés de justifier leurs allégations devant le tribunal : ils ont commencé à changer leur discours.

Dans les derniers documents déposés devant la cour, ils reconnaissent maintenant que leur condamnation de nos pratiques forestières « ne devait pas être interprétée à la lettre et n’était pas fondée scientifiquement ». Leurs accusations contre Résolu relevaient plutôt de « l’hyperbole » ou de « la rhétorique enflammée » et elles étaient « des énoncés non vérifiables d’opinions subjectives » qui ne devaient pas être pris dans « leur sens littéral » ni les exposer à une responsabilité juridique. Enfin, des aveux sérieux après des années d’attaques irresponsables.  

Résolu n’a causé « aucune perte de couvert forestier », déclarent-ils maintenant qu’ils doivent rendre des comptes.

Évidemment, leurs admissions tardives sont conformes aux observations d’à peu près tous les journalistes et commentateurs indépendants qui ont traité de ce dossier, qu’on pense au comité de rédaction du Wall Street Journal ou à Enquête, un magazine télévisuel semblable à 60 Minutes. Même Steve Forbes est intervenu, décrivant notre poursuite comme « un exemple parfait de la façon dont les entreprises accusées injustement doivent réagir ». Peter Reich, un des principaux écologistes forestiers au monde, a affirmé que Greenpeace faisait « complètement abstraction de la réalité scientifique ».

Entendre enfin la vérité de la bouche de Greenpeace justifie notre position, même si cette vérité se présente sous la forme d’une tentative désespérée de défendre ses actions, au lieu de simples excuses.

Étonnamment, malgré que Greenpeace a admis en cour que ses allégations contre Résolu étaient fausses, l’organisme continue à nous dénigrer en public comme en privé. Il y a juste quelques semaines, nous lui avons envoyé une mise en demeure l’enjoignant à arrêter d’envoyer à nos clients des lettres de menace qui nous accusent de « détruire les forêts du Québec et de l’Ontario ».

Certains organes de presse aux États-Unis ont déposé des mémoires à titre d’intervenants désintéressés au nom de Greenpeace en invoquant la liberté d’expression. Mais la liberté d’expression ne doit pas être confondue avec la diffamation. Le public est en droit de se demander à quel moment il aura droit à une couverture rigoureuse et une analyse critique des pratiques que Greenpeace admet maintenant être trompeuses.

Jusqu’à ce jour, Greenpeace a agi en toute impunité et en a largement profité. Un membre de sa haute direction s’est même fait prendre à rire devant la caméra en participant à une populaire émission de télévision lorsqu’on lui a présenté des photos d’une forêt endommagée par un feu de forêt alors que le groupe avait déclaré, à tort, que la forêt avait été « détruite » par Résolu. Il s’agit d’un autre exemple moralement inacceptable de « rhétorique enflammée équivalant à de la monnaie sonnante et trébuchante » selon Greenpeace.

Pour moi, cependant, se défendre contre ce flot d’informations erronées va au-delà de l’éthique commerciale. Il s’agit pour moi d’une lutte personnelle.

J’ai grandi dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean au Québec, où ma famille s’est établie il y a plusieurs générations. J’ai récolté des arbres à la main pour payer mes études. Aujourd’hui, 50 ans plus tard, ces terrains forestiers sont prêts à être récoltés de nouveau et un jour, je retournerai à cette même terre que mon arrière-grand-père a labourée.

Greenpeace porte atteinte non seulement à notre entreprise, mais aussi à un mode de vie fondée sur la protection des forêts qui est le pain et le beurre des personnes qui vivent près d’elles. Pour cette raison, des leaders syndicaux, des petites entreprises, des chefs des Premières Nations, des maires et d’autres fonctionnaires gouvernementaux, toutes allégeances politiques confondues, ont écrit à Greenpeace l’implorant de cesser sa campagne de désinformation. Dans presque tous les cas, Greenpeace n’a même pas eu la décence de répondre, manifestement indifférente aux répercussions humaines de ses activités.

L’été dernier, près de 5 000 personnes ont marché dans les rues de la petite ville nordique de Saint‑Félicien, au Québec, pour demander à Greenpeace de mettre fin à sa campagne fallacieuse. Les leaders locaux, conscients que l’avenir de leurs collectivités est désormais en jeu, ont même « tendu la main » aux militants écologiques afin d’engager un dialogue avec eux. Il est révélateur de constater que Greenpeace n’a pas fait acte de présence et n’a pas non plus répondu à leurs offres de dialogue.

En tant que chef de la direction, j’ai souvent l’occasion de rencontrer nos employés dans les différentes régions où ils vivent et travaillent et de discuter avec eux. Je sais que nous partageons un intérêt commun et une responsabilité : préserver les forêts pour les générations à venir. C’est pourquoi nous n’allons pas laisser Greenpeace s’en tirer avec de la « rhétorique » et des accusations aussi fausses que dommageables lancées de leurs bureaux situés dans des gratte‑ciel de verre à Amsterdam, Hambourg et Washington, D.C.

Nous allons garder la tête haute, tant sur la place publique que devant les tribunaux. Pour ma part, l’espoir qui m’anime est de pouvoir retourner à la forêt, être capable de regarder mes voisins, ma famille et ma collectivité dans les yeux et de pouvoir leur dire que je me suis tenu debout et que j’ai dit la vérité. 


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