Opérations Forestières

Nouvelles de l’industrie
Éditorial: Innover ou mourir

L’innovation et la lutte aux changements climatiques font partie de la solution pour donner un nouveau souffle à l’industrie forestière, augmenter les bénéfices et redorer l’image auprès de la population.

24 novembre, 2016  par Guillaume Roy


L’automne, c’est la saison des expositions et des salons forestiers en tout genre. Après DEMO international 2016 présenté à Maple Ridge à la fin septembre, il y a eu la grande exposition de Portland sur l’industrie du sciage et finalement Interscie, présenté à Montréal en début novembre.

C’est dans ces endroits où l’on fait des découvertes sur les nouveaux équipements disponibles dans le monde de la foresterie (p. 10) et dans le monde du sciage (p. 24). C’est aussi un bon endroit pour découvrir les nouvelles tendances de la scierie 4.0, où les machines sont connectées entre elles pour fournir une banque d’information incroyable au gestionnaire de scierie. Un sujet que l’on couvrira dans la prochaine édition, en mars.

Un autre événement qui a retenu notre attention est le Forum innovation Bois, présenté à Rivière-du-Loup, le 31 octobre dernier. Comme dans plusieurs évènements organisés par le gouvernement, c’est le montant final des annonces qui a retenu l’attention : « Le gouvernement investit 38 millions de dollars d’argent neuf dans l’industrie forestière ». Cette annonce est bien sûr accueillie favorablement, mais elle ne reflète pas l’ampleur de la tâche à accomplir. Après tout le travail accompli par les cinq chantiers de travail sur le sciage, les panneaux, la bioénergie, les pâtes et papiers et la construction en bois, c’est comme si un éléphant avait accouché d’une souris.

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Si on se fie au ministre Blanchette, ce n’est qu’un premier pas dans la bonne direction. Plusieurs acteurs espèrent la même chose, car une bonne partie des solutions imaginées par les leaders de l’industrie n’exige pas nécessairement des sommes faramineuses, mais surtout des politiques claires, comme l’implantation d’une exigence minimale d’utilisation de biocarburants dans l’essence. Québec pourrait aussi donner plus de dents à la charte du bois pour que les solutions en bois aient une vraie chance d’entrer en compétition lors de la construction de bâtiments publics.

Alors que les annonces demeurent encore timides, le gouvernement a tout de même démontré l’importance qu’il apporte au monde forestier, d’abord en créant un ministère de la forêt, puis en organisant ce forum sur l’innovation. Le Québec du futur a le potentiel de faire rayonner le matériau bois sous toutes ses formes, autant dans le domaine de la chimie verte que dans la construction ou dans les bioénergies.

Pour y arriver, il faudra que le secteur du sciage demeure un pilier innovant et en santé, car tous les autres joueurs de la filière dépendent des sous-produits du sciage pour s’approvisionner.

À l’aube d’un conflit sur le bois d’œuvre, les industriels du sciage auront des choix difficiles à faire pour continuer à opérer (texte de Richard Garneau en p.34). Pour plusieurs, la solution passe par l’investissement et l’innovation. Pour passer à travers la prochaine tempête, il faut être plus agile et faire de meilleures marges.

L’innovation, la technologie et l’information permettront de redorer l’image du secteur forestier. Et c’est sous le signe de la lutte aux changements climatiques que le bois pourra se démarquer (Se démarquer en luttant contre les changements climatiques en p. 8), car le matériau noble possède des avantages uniques quand on le compare aux autres matériaux : il capte le carbone et il renouvelable. Il faut miser sur cette force pour renouveler l’industrie, mais aussi pour créer un grand projet de société, plus verte, fière de mettre en valeur ses ressources naturelles. Mais aussi son génie, car la transformation du bois rime désormais avec la haute technologie, avec l’avènement des technologies 4.0, de la chimie verte, les biomatériaux et autres.


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