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Logistique du transport: une nécessité en forêt et à l’usine

La technologie et la logistique peuvent servir à améliorer le transport du bois et des sous-produits vers les usines. Cependant, l’implantation des nouveaux outils ne suffit pas à régler tous les problèmes, dont celui de la pénurie de camionneurs.

29 mai, 2015  par Alain Castonguay



Le 30 avril dernier à Québec, FPInnovations a tenu un colloque sur l’innovation dans le transport forestier. Plusieurs participants au colloque ont fait part des problèmes liés au vieillissement de la main-d’œuvre et au recrutement difficile des chauffeurs. La journée s’est conclue par un débat durant lequel quatre dirigeants d’entreprises ont fait le point sur l’état de la situation dans le transport forestier.

Coordonnateur à l’amélioration continue chez Produits forestiers Résolu au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Julien Pedneault fait part des efforts de la compagnie pour optimiser les charges et prolonger la saison de travail des conducteurs. Il reconnait que le temps d’attente pour livrer les copeaux à l’usine est parfois « indécent ». Ce problème a d’ailleurs été souligné par les trois autres invités du débat. M. Pedneault ajoute que le principal défi demeure de livrer la bonne essence au moment opportun à l’usine qui peut en tirer la plus grande valeur.

Martin Allaire, de Transport Allaire à Senneterre, dit mettre tous les efforts requis pour diversifier sa flotte, améliorer son matériel et recruter de nouveaux chauffeurs. Mais la réussite de ses activités passe par la collaboration des donneurs d’ouvrage, insiste-t-il. Il devient difficile d’améliorer sa performance avec de nouveaux outils si les donneurs d’ouvrage tolèrent les concurrents qui roulent plus vite et avec des charges plus lourdes que les limites permises, note M. Allard. Les meilleurs systèmes de communication ne servent à rien si personne n’assume la responsabilité de superviser les livraisons à l’usine, ajoute-t-il.

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Aux Industries Maibec, qui approvisionne ses installations à 95 % dans les forêts privées au Canada et aux États-Unis, les camions doivent être aisément modifiables afin de ne jamais voyager à vide. « Il faut maximiser le temps de travail des conducteurs et l’utilisation du matériel », note Charles Tardif, vice-président. Cela inclut le besoin de prolonger la saison en utilisant les chauffeurs qui ne peuvent circuler en forêt durant le dégel. M. Tardif avoue son admiration devant la patience dont font preuve les conducteurs qui doivent attendre à l’usine papetière où ils livrent des sous-produits du sciage. Il suggère aux industriels d’adopter les meilleures pratiques en vigueur dans les autres secteurs manufacturiers. « Il faut sortir de notre carcan. Nous sommes en retard en foresterie si l’on se compare avec d’autres types d’industrie. »

Marc-Antoine Béliveau s’occupe depuis peu des approvisionnements des usines de Kruger, après 11 ans à superviser les opérations forestières. Ses défis sont de maximiser l’utilisation des flottes par le retour en charge et de limiter le temps d’attente à l’usine. Les installations de déchargement sont suffisantes, mais le flux de livraisons est inconstant. « Un camion qui ne roule pas parce qu’il attend au quai de déchargement, ça veut dire qu’on a besoin de plus de main-d’œuvre, de camions et de carburant. » Le travail de répartition est bien fait par les transporteurs, mais ils échangent peu entre eux. Il faut tout mettre en œuvre pour assurer le flux continu de livraisons de la fibre de bois à l’usine afin de limiter les embouteillages, insiste-t-il.

Le professeur Luc Lebel, de l’Université Laval, a résumé ainsi le défi à relever par l’industrie. « Notre industrie est en concurrence avec les autres producteurs du monde entier. Nos conditions sont uniques, et nous devons développer nos propres solutions. Ces nouveaux outils seront utilisés par des personnes, ne l’oublions jamais. »

 

 


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