Opérations Forestières

En vedette Bio-produits Biomasse
Livraisons de propane: La biomasse forestière résiduelle pour éviter de futures crises

27 novembre, 2019  par Vision Biomasse Québec



Le regroupement Vision Biomasse Québec profite de l’annonce d’une entente de principe entre les Teamsters et le CN pour rappeler que de futures crises énergétiques pourraient être évitées par le passage des énergies fossiles aux énergies renouvelables et locales comme la biomasse forestière résiduelle dans plusieurs industries québécoises, dont l’agriculture.

« En solidarité avec nos agriculteurs, nous accueillons avec un soupir de soulagement l’entente conclue ce matin. Nous en profitons aussi pour dire que la biomasse forestière résiduelle constitue une solution rentable, écologique et locale qui permettrait de rendre notre économie plus résiliente face aux chocs de prix ou d’approvisionnement qui touchent régulièrement les combustibles fossiles comme le propane », indique Mathieu Béland, co-porte-parole du regroupement.

Vision Biomasse Québec rappelle que la filière qu’elle défend serait compétitive face au propane pour de nombreux usages agricoles tels que le séchage du maïs et des autres grains, le chauffage des poulaillers, des maternités porcines et bovines et la production en serre.

Advertisement

Le regroupement croit en outre que Québec devrait prendre acte de la crise qui a secoué le secteur agricole et faire une plus grande place aux énergies propres et locales comme la biomasse forestière résiduelle dans les politiques de transition énergétique.

Une option qui a fait ses preuves au Québec

Le chauffage à la biomasse forestière résiduelle est une option énergétique très intéressante dans des domaines qui nécessitent de la production de chaleur. Déjà, plusieurs entreprises ont délaissé le propane ou le mazout pour se tourner vers des systèmes utilisant la biomasse en raison de ses avantages comme le faible coût du combustible, sa faible empreinte écologique et son approvisionnement en circuit court.

De fait, plus d’une centaine de chaufferies sont en opération au Québec, dont plusieurs dans le secteur de l’agriculture. C’est le cas, par exemple, de la coopérative Agriscar, située à L’Isle-Verte qui utilise depuis 2017, deux fournaises permettant de sécher entre 12 000 et 15 000 tonnes de grains annuellement.

Un retour sur l’investissement rapide

Selon Raymond Martin, membre de la coopérative Agriscar, la période de retour sur l’investissement est d’environ cinq ans, en partie grâce à la subvention touchée, mais aussi grâce aux économies annuelles en frais de chauffage de l’ordre de 15%. « Laisser tomber le propane était logique! La première raison qui nous a poussés vers le séchage à la biomasse est le coût du chauffage au propane qui était rendu très élevé et qui pouvait changer rapidement. Ensuite, nous croyons que chaque entreprise a une responsabilité face à l’environnement et que c’est important de faire notre part », indique M. Martin en ajoutant que si c’était à refaire, il opterait toujours pour le système de chauffage à la biomasse forestière.

Solution à la pénurie de propane?

Avec la crise d’approvisionnement en propane qui a touché le Québec, la sécurité énergétique est un concept qui devient tangible et qui pourrait pousser plusieurs producteurs à se tourner vers des énergies renouvelables et produites au Québec, telle que la biomasse forestière résiduelle. Ainsi, John W. Arsenault, co-porte-parole de Vision Biomasse Québec, assure que les fournaises et chaudières fonctionnant à la biomasse sont opérationnelles en ce moment. « Un membre de Vision Biomasse m’a même indiqué que certains de ses clients offrent leur installation à leurs voisins, afin qu’ils puissent sécher une partie de leurs grains! » souligne-t-il.

Des co-bénéfices non négligeables

En plus des avantages écologiques et économiques, certains co-bénéfices sont apparus lors de l’utilisation de la biomasse forestière pour le chauffage. Selon des études récentes, l’utilisation de biomasse pour chauffer des poulaillers diminue l’humidité ambiante et améliore le bien-être animal, ce qui se traduit en gain en productivité. De même, pour le séchage du grain, d’autres co-bénéfices apparaissent lors de l’utilisation de la biomasse.

Selon Nicolas Saint-Pierre, agronome et professeur au collège d’Alma, le séchage à basse température permet d’améliorer la qualité du séchage. Selon lui, « le séchage à basse température permet de garder plus de sucres à l’intérieur du grain ce qui augmente le poids à l’hectolitre de celui-ci. Comme le chauffage à la biomasse produit un séchage lent (basse température), il devient une option très intéressante. »

De généreuses subventions, mais une transition à structurer

Actuellement, l’organisme Transition énergétique Québec offre, par l’intermédiaire du fonds Biomasse forestière résiduelle, de généreuses subventions, pouvant aller jusqu’à 50% du coût de l’implantation de la chaufferie à la biomasse. Cette subvention permet de diminuer de façon notoire la période de retour sur l’investissement. Pour le regroupement Vision Biomasse Québec, il s’agit d’un moment opportun d’amorcer une transition vers une énergie renouvelable pour des secteurs comme l’agriculture.

Cependant, les avantages de la biomasse sont encore trop peu connus des utilisateurs potentiels et Québec gagnerait à donner une impulsion claire à la filière dans ses politiques de transition énergétique. Tel que stipulé dans un mémoire* déposé dans le cadre des consultations sur le Plan d’électrification et de changements climatiques , Vision Biomasse Québec demande au gouvernement d’aider à la structuration de la filière en supportant l’approvisionnement, en maintenant et bonifiant le programme Biomasse forestière résiduelle et en créant des conditions de marchés favorisant la transition vers des énergies renouvelables, notamment en montrant l’exemple par un chauffage des bâtiments de l’état à la biomasse forestière résiduelle.

« La biomasse forestière résiduelle pour le chauffage est une énergie très intéressante pour la transition énergétique du Québec, notamment en raison de sa rentabilité et son bilan écologique. Mais ce que la récente crise vient de prouver, c’est qu’elle serait supérieure aux énergies fossiles, dont le propane, mais aussi le mazout et le gaz naturel, pour assurer la sécurité énergétique du Québec », termine M. Béland.


Imprimer cette page

Advertisement

Stories continue below