Opérations Forestières

Nouvelles Nouvelles de l’industrie
L’inflation galope en forêt

25 novembre, 2022  par Guillaume Roy. Initiative de journalisme local


L’inflation augmente plus rapidement que prévu pour les entrepreneurs forestiers, leurs coûts d’exploitation ayant grimpé de 16,24 %, au cours des neuf premiers mois de 2022, selon l’Indice pondéré de variations des coûts des entrepreneurs forestiers du Québec (IPVCEFQ).

Selon les prévisions établies en début d’année, les coûts devaient grimper de 10,41 % pour les entrepreneurs forestiers, mais plusieurs variables ont grimpé plus qu’anticipé, souligne Louis Dupuis, économiste forestier et concepteur de l’IPVCEFQ, qui a présenté la mise à jour de l’indice dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de l’Association québécoise des entrepreneurs forestiers, qui s’est tenue le 11 novembre au Manoir du Lac Delage.

« L’effet combiné de différentes variables fait exploser les coûts », dit-il. Par exemple, le coût des équipements forestiers a grimpé de 10,9 % alors que le taux directeur a grimpé en flèche, au cours des derniers mois. « Le coût de la propriété est plus élevé et le taux d’intérêt aussi, ce qui mène à des versements beaucoup plus élevés », ajoute-t-il. Ces deux facteurs combinés amènent une hausse de 16,9 % pour l’achat d’équipement.

Le coût des assurances subit également une forte hausse qui, avec l’accroissement de la valeur des équipements, atteint un effet combiné de 22,6 %.

Advertisement
Plus de 100 entrepreneurs forestiers ont assisté au congrès de l’AQEF, la semaine dernière.

Le prix des pièces connaît aussi une croissance plus forte que ce qui était prévu, avec une hausse marquée de 13 %.

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée met aussi de la pression sur les salaires des opérateurs d’expérience. Avec les avantages sociaux, les employés coûtent désormais 14,1 % plus cher qu’il y a neuf mois. « Les entrepreneurs doivent payer plus cher pour garder la main-d’œuvre », note Louis Dupuis.

Les prix du diesel (+34,2 %), de l’essence (+8,4 %) et de l’huile (+9,64 %) ont aussi augmenté, mais les entrepreneurs obtiennent une compensation selon le prix du carburant.

Louis Dupuis, économiste forestier et concepteur de l’Indice pondéré de variations des coûts des entrepreneurs forestiers du Québec (IPVCEFQ).

Au total, les entrepreneurs forestiers doivent donc composer avec une hausse de coûts de 16,24 %, alors que l’Indice des prix à la consommation (IPC) démontre une hausse de 6,5 % comme variation pour les consommateurs québécois (+6,9 % au Canada), pendant la même période

« C’est un indice bâti comme l’Indice des prix à la consommation (IPC), pour donner des outils économiques aux entrepreneurs forestiers lorsque vient le temps de négocier leurs tarifs », explique l’économiste, précisant que les hausses sont pondérées selon les dépenses des entrepreneurs.

Sur les données présentées, seulement trois variables pourraient éventuellement décroître, soit le prix du carburant, des assurances et le taux d’intérêt. « Les salaires, le coût des machines et des pièces ne baissera pas », estime Louis Dupuis.

« 94 % des coûts sont reliés directement à la main-d’œuvre et à la machinerie, deux secteurs très affectés par la hausse de prix », dit-il. Les entrepreneurs forestiers doivent donc encaisser ces coûts et demander des augmentations des taux à leurs donneurs d’ouvrage pour combler l’écart.

« Ça permet aux entrepreneurs de développer des relations d’affaires gagnant-gagnant avec les industriels », ajoute ce dernier.

Une centaine d’entrepreneurs forestiers ont assisté à l’AGA de l’AQEF, laquelle compte aujourd’hui 130 membres.


Imprimer cette page

Advertisement

Stories continue below