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Les défis de la coupe partielle

Coupe partielle, travail de jour, bois de qualité, la récolte de feuillu dans le sud du Québec comporte son lot de défis et d’opportunités.

21 avril, 2016  par Guillaume Roy



« C’est une tout autre mentalité de récolter des arbres en coupe partielle, lance Raymond Frappier, un entrepreneur forestier en Estrie. Je trouve ça beau et ça nous permet de retourner dans le même secteur après 15 ou 20 ans ».

Récolter un arbre sur trois est la norme dans le sud du Québec pour maintenir les paysages forestiers sur les terrains privés et permettre une récolte plus fréquente des arbres.

Comme la plupart des opérateurs, Raymond Frappier travaille pour différents Groupements forestiers, qui planifient les récoltes chez les propriétaires de boisés privés. « Chaque groupement a ses équipes de travail et ils font des échanges selon les besoins locaux », dit-il. Raymond fait partie des deux équipes qui travaillent pour le groupement de Windsor et il réalise aussi des contrats pour le groupement de Coaticook, où cinq autres équipes récoltent la matière ligneuse. Il se déplace aussi parfois dans le secteur de Lavaltrie, ce qui lui permet de bûcher 10 mois par année. « Dans ce coin-là, ils ont de la misère à trouver des équipes, parce qu’il y a moins de bûcheuses en ville. Ce n’est pas tout le monde qui veut se déplacer pour faire des petites jobs », ajoute ce dernier.

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Ce sont les groupements forestiers qui s’occupent de trouver des contrats avec les propriétaires de boisés privés et d’obtenir les permis pour la récolte, explique Daniel Rousseau, responsable du service à la clientèle pour le Groupement forestier Saint-François basé à Windsor. « Nous faisons ensuite les inventaires et les prescriptions, puis on envoie une de nos deux équipes de travail pour la récolte », dit-il. « Quand on arrive sur le chantier, les arbres sont plaqués et les lignes de l’eau sont rubanées », explique M. Frappier.

Selon la qualité, le bois est ensuite distribué à différents acheteurs sur le territoire. Par exemple, le bois pour la pâte est destiné à l’usine de Windsor de Domtar, alors qu’une partie du bois résineux prend le chemin de la scierie Clermond Hamel.

Le groupement forestier, qui récolte 40 000 mètres cubes par an, est aussi responsable de la certification FSC. Une norme qui sécurise certains propriétaires et qui permet d’aller chercher 15 $ de plus par voyage de bois. Dans les clients du groupement forestier, seule Domtar, un gros client, exige la certification FSC, note M. Rousseau.

Selon les ententes et les besoins des scieries, les opérateurs doivent fournir des longueurs de 8, 10, 12 ou 16 pieds.

Les besoins en bois
Même si l’industrie forestière est moins imposante que dans d’autres régions, la récolte de bois demeure un incontournable pour créer de la richesse. « Pour fournir les usines de l’Estrie, du Maine et du New Hampshire, 700 vans de bois doivent être livrées chaque jour, dont 200 seulement pour l’usine de pâte de Domtar », mentionne Daniel Boutin, représentant pour machinerie Tanguay.

Priorité qualité
La. récolte de bois de feuillu peut rapporter jusqu’à 25 et 30 dollars par mètre cube, la qualité doit être au rendez-vous, explique Raymond Frappier. « Les sentiers de débardage ne doivent pas dépasser 12 pieds. Il ne faut pas aller trop large, parce qu’on a un pourcentage de blessures à respecter », dit-il. C’est pourquoi il a décidé de faire l’achat d’une des machines les plus compactes sur le marché, l’abatteuse TimberPro TN 735C, munie d’une tourelle d’une largeur de 9 pieds et 7 pouces.

« Si ta tourelle est large, tu blesses les arbres et tu maganes ta cabine quand vient le temps de faire la sélection. Avec une tourelle moins grosse, ça n’accroche presque plus », note l’entrepreneur qui a reçu son abatteuse qui développe 300 hp au printemps 2015.  

Pour être plus efficace et atteindre les arbres les plus éloignés sans avoir à se déplacer hors du sentier de débardage, M. Frappier a demandé un mat télescopique plus long, faisant passé la portée de 32 à 34 pieds. « TimberPro était capable de me rallonger le boom alors que les autres compagnies ne voulaient pas le faire », dit-il. C’est Machinerie Tanguay qui a fabriqué le mat télescopique de 34 pieds, avant de le renvoyer à TimberPro pour l’installation, remarque Daniel Chastenais, vice-président des ventes pour Machinerie Tanguay, qui distribue les machines TimberPro.

« Les sentiers de débardage sont espacés de 21 m. Si tu as un mat, trop court, tu es obligé de rentrer dans tes bandes pour aller chercher des arbres. Ce qui fait que tu perds du temps et tu perds de la production. Là, je reste dans le sentier et je suis capable d’aller chercher le bois », explique l’entrepreneur de Saint-Francois-Xavier-de-Brompton.

Pour assurer une bonne stabilité malgré un mat plus long, M. Frappier a opté pour une traction grosseur D7G,  plus lourde, offrant l’avantage d’une meilleure traction sans avoir besoin d’ajouter de contrepoids parasitaires qui handicapent communément  les petites tractions.  Une solution intelligente pour augmenter la performance de la machine et réduire le coût d’opération.

Si Raymond Frappier a été le premier à acheter ce type d’abatteuse au Québec, Daniel Chastenais croit que ce n’est que le début. « Il y a beaucoup de potentiel pour ce type de machine dans le sud du Québec, mais aussi dans le nord, ou l’on retrouve de plus en plus de coupes adaptées », lance ce dernier. TimberPro travaille d’ailleurs sur une plus grosse abatteuse qui serait mieux adaptée aux conditions de récolte du Nord québécois.

Logiciel de récolte amélioré
Pour améliorer la performance de ses opérations, Raymond Frappier a aussi acheté une tête Logmax 6000b il y a deux ans. « On retrouve souvent jusqu’à 75 % de bois francs et c’est une excellente tête pour ça », soutient Raymond.

L’été dernier, il a investi 30 000 $ dans le nouvel ordinateur Logmate 500, ce qui lui a permis d’augmenter sa performance d’au moins 15 %. « C’est plus rapide à répondre et les longueurs sont plus précises. C’est le plaisir de travailler avec des équipements performants », dit-il.

Selon David Didier, représentant LogMax pour le Québec, le logiciel Logmate permet de travailler de manière beaucoup plus efficace. « Avec ce logiciel, la tête peut maintenant dérouler à 220 tours par minute, soit 40 tours de plus qu’avant, dit-il. L’ordinateur gère aussi beaucoup mieux le freinage, ce qui permet des mesures plus précises. » Le que LogMax a vendu plus de 90 têtes d’abattage au Québec et dans les maritimes depuis deux ans.

Investissement
Au total, Raymond Frappier a investi près de 625 000 $ dans ses équipements depuis deux ans, soit 450 000 $ pour l’abatteuse et 175 000 pour la tête. « En prenant de l’expérience, je m’aperçois que c’est plus rentable de travailler avec de la machinerie récente. Mais il faut que tu mettes les heures en conséquence », avance ce dernier, qui apprécie énormément la visibilité, le confort de la machine et l’accès amélioré au moteur.

Grâce à ces investissements, il récolte près de 100 mètres cubes par jour, pour un total de 500 à 700 mètres cubes par semaine. Avec une moyenne de 25 à
30 $ par mètre cube, Raymond Frappier est en mesure de bien rentabiliser ses investissements.

Selon les secteurs et les espèces récoltées, les opérateurs peuvent faire jusqu’à 10 piles de produits différents dans le résineux et le feuillu. « Ça retarde la production, mais ça nous donne un meilleur prix pour la qualité. Si tu envoies plus de qualité au moulin, le propriétaire gagne aussi plus d’argent », note Raymond.

Les propriétaires de boisés privés satisfaits de la qualité et du rendement transmettent alors de bons mots à leurs voisins, qui à leur tour veulent travailler avec le groupement forestier. Une solution gagnant-gagnant.

Récolte de proximité
Pas besoin de parcourir des centaines de kilomètres pour récolter le bois en Estrie, car il y a suffisamment dans tous les villages. Pour éviter de déranger les résidents la nuit, les opérations se font presque toujours pendant la journée. Ce qui fait que les opérateurs peuvent rentrer paisiblement à la maison chaque soir. Un avantage qu’apprécie grandement Raymond Frappier qui travaille généralement à moins de 50 km de la maison.

Le transport du bois est aussi facilité, car les usines se trouvent rarement à plus de 100 km des parterres de coupe. « Ici, le même camionneur peut venir chercher du bois trois ou quatre fois par jour », note Daniel Boutin.

TN 735C en bref
Caractéristiques Principales de l’abatteuse TimberPro :

  • Maintenance et service : Tourelle compacte avec accès faciles aux composantes
  • Économie de carburant : Rotation continue de la tourelle avec système hydrostatique et récupération d’énergie
  • Choix de châssis : Largeur de 9’ 6’’ à 11’ 4’’ de large
  • Ergonomie de la cabine : Excellente visibilité des deux côtés de la machine
  • Simplicité et Fiabilité : Moteur Cummins Tier III de 300 hp sans urée

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