L’interconnectivité du secteur forestier canadien a pris une place centrale dans les remarques que M. Nighbor a adressées aux députés. Avec les difficultés du marché du bois d’œuvre, qui a subi une chute de près de 40 % des prix dans les dernières semaines, plusieurs scieries ont pris la difficile décision de fermer temporairement. Ces fermetures ont non seulement mis des milliers de personnes à pied, mais leurs impacts se font maintenant sentir en aval, chez les travailleurs des usines de pâte et leurs familles. « Notre secteur est fortement intégré et nos scieries sont au cœur de notre industrie. Il faut maintenant trouver un moyen de maintenir les activités des scieries pour que leurs copeaux continuent à alimenter nos usines de pâtes et papiers. S’il n’y a pas de copeaux, le principal canal d’alimentation de notre industrie est coupé, et des milliers d’autres emplois seront menacés », a déclaré M. Nighbor.
L’incapacité du secteur forestier à profiter pleinement du programme fédéral de subvention salariale est une source de frustration pour l’APFC et ses membres. La forme du programme ne correspond tout simplement pas aux modèles d’affaires du secteur forestier.
Derek Nighbor recommande des ajustements, notamment que le gouvernement considère les usines ou segments individuellement, ce qui permettrait à plus d’établissements de se qualifier pour l’aide et de garder plus d’employés au travail. Il a aussi suggéré l’utilisation d’une échelle progressive qui ferait qu’une baisse de revenus de 10 ou 15 pour cent pourrait donner droit à une subvention salariale de 50 pour cent, plutôt que 75 pour
Il a aussi insisté sur la nécessité de soutien facilement accessible pour les mois à venir pour aider les entreprises à composer avec les problèmes de liquidités. L’industrie a confiance en l’avenir, mais a besoin d’un coup de pouce immédiat pour traverser les prochains mois.
« Du côté du bois d’œuvre, nos marchés ont été durement touchés à la fin de 2018. Nous sommes en mode reprise depuis et juste au moment où la situation s’améliorait, la COVID-19 a frappé. Nous avons maintenant besoin d’aide en termes de liquidités, selon M. Nighbor, de mesures rapides et faciles pour compenser l’effondrement des marchés à court terme. Des mesures qui ne forceront pas les entreprises à fournir plus de garanties, car beaucoup de nos entreprises n’ont tout simplement pas la flexibilité nécessaire en ce moment. Des mesures adaptées à la réalité de cette crise, et des prêteurs qui peuvent être plus tolérants au risque que les grandes banques. »
Bien que la discussion principale avec les députés ait porté sur la situation actuelle, M. Nighbor a été clair sur l’optimisme du secteur pour l’avenir. « Ce n’est pas un sauvetage que notre industrie recherche, mais plutôt un soutien en liquidités pour permettre aux entreprises de continuer à fonctionner pendant ces deux ou trois trimestres difficiles. Si l’on se tourne vers 2021 et après, le secteur canadien des produits forestiers a l’occasion d’être l’un des phares de la reprise économique au Canada, en particulier dans nos localités nordiques et rurales », a-t-il conclu.