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Fermeture temporaire de la scierie de Tembec à Béarn : Le milieu forestier en situation de crise

Si d'ici la fin novembre, aucune garantie supplémentaire d'approvisionnement de 100 000 m3 n'est octroyée à l'usine Tembec de Béarn, l'usine devra cesser temporairement ses activités, pour une durée pouvant aller jusqu'à 11 semaines, et ce, sur une base annuelle.

21 novembre, 2014  par MRC de Témiscamingue


La MRC de Témiscamingue, conjointement avec les Syndicats des travailleurs de la scierie de Béarn et de LVL Global ainsi que l’entrepreneur forestier Transport Jolatem, exigent une intervention immédiate du Ministre Laurent Lessard, afin d’éviter de telles fermetures.

« Notre lecture de la situation est fort simple, du bois il y en a de disponible, amplement pour éviter un arrêt des opérations de la scierie de Béarn. Or, pour des raisons administratives, l’usine n’a pas accès à ce bois. Il est inadmissible que des travailleurs et leur famille subissent les contrecoups de l’inaction du ministère des forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), qui est plus qu’au fait de la problématique. Nous en appelons à une intervention rapide et décisive du ministre Lessard. », de mentionner le préfet de la MRC de Témiscamingue, M. Arnaud Warolin.

Alors que le Bureau du Forestier en Chef vient d’annoncer que plus d’un million de m3 de bois n’ont pas été récoltés au Témiscamingue de 2008 à 2013, seulement 17 000 m3 ont été octroyés à la scierie de Béarn, alors qu’elle en demandait 100 000. De plus, les chantiers de récolte planifiés et rendus disponibles par le MFFP ne contiennent pas suffisamment de volume de bois pour combler les besoins actuels de la scierie. Qui plus est, les achats de la forêt privée et de l’Ontario ne permettent pas de combler le manque à gagner de 100 000 m³. Ces lacunes liées à la mauvaise planification et la lenteur administrative sont inadmissibles, alors que des usines se trouvent en situation de rupture d’approvisionnement.

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Pour une durée indéterminée, le Syndicat des travailleurs de la scierie de Béarn s’inquiète de la fermeture de leur usine, sous prétexte de ce « faux » problème d’approvisionnement. « Suite à une longue période de fermetures successives et d’inquiétudes vécues par les employés au plus fort de la crise forestière, les investissements à l’usine ont permis d’atteindre un certain niveau de stabilité fort apprécié. Or, en raison d’un régime forestier mal adapté à la réalité témiscamienne, c’est une autre période sombre qui s’annonce. Nous refusons de rester les bras croisés en attendant que les fonctionnaires du ministre en région et au provincial ne prennent conscience de notre réalité. La situation est non seulement déplorable, elle est inacceptable et nous allons nous faire entendre. », de soutenir l! e président du Syndicat, M. Denis Falardeau.

La forêt témiscamienne a ses particularités qui nécessitent adaptation et actions, afin de maintenir les activités forestières et la pérennité de cette industrie. « Oui, à court terme ce sont les emplois de l’usine de Béarn qui sont en jeu, mais à long terme, ce sont près de 225 emplois qui pourraient être en péril. Dans l’éventualité où Tembec n’aurait d’autres choix que de se tourner entièrement vers l’Ontario pour assurer ses approvisionnements en copeaux, ce sont également les emplois de LVL Global qui se trouveraient menacés, alors que l’usine a un carnet de commandes des plus intéressants à l’heure actuelle. À cela, on ajoute des centaines d’emplois en forêt pour la récolte de la matière. Nous demandons au gouvernement de prendre en considération les réalités géographiques et fo! restières du Témiscamingue et de déployer tous les efforts nécessaires, afin de maintenir à son plus haut niveau cette activité économique indispensable pour notre territoire. », d’insister Joël Barrette, propriétaire de Transport Jolatem et actionnaire de LVL Global.

C’est donc soulevés par ce sentiment d’urgence et de solidarité que la MRC de Témiscamingue, le propriétaire de Transport Jolatem ainsi que les syndicats des travailleurs de la scierie de Tembec à Béarn et de LVL Global inc. exhortent le gouvernement du Québec d’agir avec diligence. Si aucune intervention concrète du gouvernement ne se concrétise à court terme, ces mêmes acteurs, concertés pour assurer la survie de l’industrie forestière au Témiscamingue, verront à mener des actions de mobilisation, dès le début de la semaine prochaine.

« À l’heure même où le gouvernement du Québec procède à des coupures dont les impacts sont plus que considérables dans les milieux ruraux et que, de septembre à octobre, ce sont près de 14 200 emplois qui ont été perdus au Québec, doit-on s’attendre à ce que ce bilan s’alourdisse dans les prochaines semaines ? Monsieur le Ministre, il est maintenant temps de travailler ensemble pour relancer définitivement notre industrie forestière. Au cours des derniers mois, nous vous avons interpellé à de nombreuses reprises, afin de vous sensibiliser à notre réalité forestière. Au cours des derniers mois, nous avons documenté les problématiques spécifiques au Témiscamingue ; notre forêt ayant ses particularités, et nous vous les avions partagées, afin de trouver des solutions durables et sur une base concertée. Nous vous demandon! s de passer à l’action ! Si le gouvernement ne fait rien, sachez que nous passerons de la parole aux actes », de conclure le préfet de la MRC de Témiscamingue, M. Arnaud Warolin.


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