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Éditorial – Un monde de possibilités

Pour augmenter la possibilité forestière, Québec devrait lancer le plus grand chantier de sylviculture de son histoire.

5 septembre, 2013  par Guillaume Roy


Le nouveau calcul de la possibilité forestière présenté par le Forestier en chef au cours des derniers mois a fait craindre le pire à l’industrie. Après une baisse arbitraire de 10% l’an dernier, que réservait-il cette année ? Finalement, le calcul a augmenté d’environ 8% par rapport à l’an dernier. C’est une baisse de 2% comparativement au dernier calcul, mais « c’est moins pire que prévu », estime le président directeur général du Conseil de l’indistrie forestière du Québec, André Tremblay. Selon ce dernier, on devra désormais faire une réflexion en profondeur sur la question suivante : veut-on exploiter la forêt à sa juste valeur en profitant pleinement de cette richesse renouvelable ?

Pour y arriver, l’industrie forestière et le gouvernement québécois devront prendre les bouchées doubles afin de créer plus de richesse avec notre forêt. Comment ? En continuant de générer plus d’argent avec chaque mètre cube de bois et en intensifiant la sylviculture. Notre texte sur l’amélioration du rendement des arbres grâce à la génomique (p.57), laisse pré-sager qu’on pourrait augmenter la qualité des arbres et la valeur des produits qui sortent de  l’usine d’au moins 15%. De plus, chaque arbre pourrait aussi générer 20% plus de mètres cubes de bois. Au Canada, l’amélioration génomique des arbres pourrait se traduire pas une augmentation de 300 M$ du PIB.

En ce sens, l’annonce du nouveau Programme de développement régional et forestier pour la période 2013 à 2015, qui remplace le Programme de mise en valeur de l’approche intégrée et régionalisée ainsi que le Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier — Volet II, est une bien mauvaise nouvelle, car 10 M$ se sont envolés lors de la consolidation des programmes.

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On aura beau blâmer les caribous et les écologistes, il reste que la sylviculture demeure un moyen extrêmement efficace pour augmenter la possibilité forestière à proximité des villages québécois. Pour se sortir de l’inquiétude qui entoure la possibilité forestière, la meilleure solution serait d’entreprendre le plus grand chantier de sylviculture de l’histoire du Québec. Ainsi, on aurait moins besoin de parcourir des centaines de kilomètres pour récolter et transporter du bois à un coût difficilement rentable. Et du coup, on pourrait faciliter la sauvegarde du caribou.

Le plan de rétablissement du caribou forestier a fait beaucoup parlé au cours des dernières semaines. En tant que société moderne, nous avons le devoir de préserver cette espèce, mais nous avons aussi le devoir d’exploiter à sa juste valeur une des plus grande richesse du Québec : la forêt. On ne peut pas confronter écologie et environnement. Les deux vont de pair et notre avenir en dépend.

Ce n’est pas en attendant et en regardant le train passé que les choses s’amélioreront. Quand la forêt est privée, on prend les mesures qui s’imposent si on veut augmenter le rendement de notre forêt et on s’assure aussi de sa pérennité. En tant que Québécois, c’est aussi ce qu’on se doit de faire avec notre forêt… au plus vite.

Guillaume Roy
groy@annexweb.com


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