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ÉDITORIAL – La main-d’oeuvre : le coeur de l’industrie

Redorer l’image de l’industrie pour recruter la relève

11 mars, 2013  par Mariève Paradis


Tous les experts le crient : l’industrie forestière perd son cœur : sa main-d’œuvre. L’âge moyen des travailleurs forestiers augmente, mais la relève n’est pas au rendez-vous. Les étudiants boudent les formations professionnelles, collégiales et universitaires en forêt. Les perspectives d’avenir de l’industrie laissent croire à une morosité qui ne cesse de se prolonger.

Pourtant, dans les prochaines années, l’industrie forestière canadienne aura plus que jamais besoin de main-d’œuvre pour remplacer les départs à la retraite. Allister Hain, directeur des communications du Conseil sectoriel des produits forestiers (qui a cessé ses activités le 31 janvier dernier), rapportait, lors d’une conférence Pré-DÉMO à Québec à l’automne, que le maillon faible de l’industrie pourrait être la main-d’œuvre si la situation reste semblable dans les prochaines années.

Selon M. Hain, la rétention, le développement des compétences et le recrutement seront les plus grands défis du marché de l’emploi dans l’industrie. C’est la raison pour laquelle un nouveau site web vient d’être créé.

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Lamaindoeuvrelaplusverte.ca est un site qui met en lien les travailleurs et les entreprises qui ont besoin de travailleurs dans tous les sous-secteurs de l’industrie forestière. Une initiative qui gagne à être connue et qui pourrait offrir des belles opportunités pour redorer l’image de l’industrie.

Pour que la main-d’œuvre soit au rendez-vous
Parce que l’image de l’industrie a été ternie et elle en souffre toujours. L’image négative des « tueurs d’arbres » dans la population en général et le manque de valorisation au sein même des travailleurs de l’industrie forestière sont des enjeux de taille selon Annie Beaupré, du Comité sectoriel de la main-d’œuvre en aménagement forestier. Le personnel quitte au profit d’entreprises d’autres secteurs d’activités. Le constat : il y a une perte nette des travailleurs du secteur forestier au Québec. La relève est séduite par d’autres secteurs en compétition dont les mines et la construction, secteurs beaucoup plus agressifs dans le recrutement.

Or, le portrait n’apparaît pas tout noir. Des solutions se trouvent tout près pour encourager la main-d’œuvre à s’ouvrir au secteur forestier et à y rester. Selon Mme Beaupré, favoriser l’embauche de travailleurs diplômés, adapter les programmes d’études à la réalité du marché du travail, utiliser les leviers de formation en entreprises existants et faire la promotion de la reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre font partie des pistes de solution. Mais avant tout, elle martèle, comme M. Hain, l’importance d’améliorer l’image de l’industrie, de mieux faire connaître le côté vert du secteur forestier. Et pour retenir la main-d’œuvre? Considérer la main-d’œuvre locale plutôt que de miser sur le fameux « fly in, fly out », si populaire dans certaines régions du Québec. Il faut aussi ajuster les conditions de travail à la compétition et miser sur le développement et la valorisation de la main-d’œuvre.

Et quand on regarde au sein de l’industrie, de belles initiatives permettent de croire qu’il est possible d’embaucher et de retenir une main-d’œuvre passionnée. L’exemple de la Société d’exploitation des ressources de la Neigette est inspirant.

Daniel Bélanger racontait lors de cette même conférence Pré-DÉMO, que les travailleurs forestiers doivent connaître le sens de leur travail, car ils sont les ambassadeurs auprès de la relève. Une formation a été mise en place pour leur expliquer l’utilité de leur travail sur la forêt, sur l’économie, la faune, la société et l’environnement. Dans tous les groupes, il y avait une perception négative : « On coupe des arbres ». En parlant de reboisement et de sylviculture, les travailleurs étaient plus enclins à prendre leur travail positivement et surtout à devenir représentants positifs de l’industrie. Les travailleurs forestiers voyaient, après la formation, qu’ils « aidaient la forêt à pousser ». Même si la formation peut sembler coûteuse au départ, elle serait une porte vers la valorisation des métiers forestiers et d’une attraction d’une relève passionnée.

Et parlant de relève, je vous laisse entre les mains de Guillaume Roy, rédacteur en chef par intérim pour la prochaine année. Je forme moi-même une relève qui verra le jour au printemps. 

 


Mariève Paradis
mparadis@annexweb.com


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