Opérations Forestières

Nouvelles Nouvelles de l’industrie
Des solutions pour produire plus de richesse

Voici la conclusion du rapport de Robert Beauregard sur le chantier sur la production de bois au Québec au ministre des Forêts et de la Faune, Laurent Lessard.

16 avril, 2015  par Robert Beauregard


Le secteur forestier québécois est à la croisée des chemins. Il a subi ces dernières années des chocs économiques sans précédent. Dans ce contexte, nous avons le choix de nous résoudre à un lent déclin vers de moins en moins d’emplois, de moins en moins d’exportations, de moins en moins de création de valeur et de bénéfices économiques dans l’ensemble de la société ou alors nous pouvons réagir et nous donner une vision et les moyens pour renverser ces tendances. Nous vivons une crise structurelle, mais nous savons que des solutions existent pour nous réinventer et pour nous projeter dans l’économie verte du futur dont le monde entier a besoin.

Après avoir procédé à des consultations larges, c’est fort des idées recueillies et de réflexions provenant d’une grande diversité de points de vue, que je propose dans ce rapport la vision suivante. Je crois que nous devrions viser une croissance de la valeur ajoutée produite par le secteur forestier de l’ordre de 15 % pour les trois prochaines années. La valeur ajoutée totale produite passerait ainsi de 6,6 à 7,7 milliards de dollars, en dollars constants et le niveau d’emploi du secteur augmenterait dans des proportions similaires, à environs 10 000 emplois. La croissance à court terme proviendrait de coupe de bois accrue, permise pour compenser les volumes non‐récoltés au cours des dernières années et de la récupération d’une plus grande portion des volumes de bois qui seront en perdition du fait de la mortalité liée à l’épidémie en cours de tordeuse des bourgeons de l’épinette. En permettant des assouplissements dans le système d’approvisionnement des usines de transformation du bois, nous pourrions à court terme améliorer la compétitivité des entreprises, leur donner en quelque sorte une bouffée d’oxygène pour leur permettre de générer la rentabilité nécessaire aux investissements à consentir pour relever le défi de la conversion industrielle.

A moyen terme, d’ici 2031, je crois qu’il faut viser une croissance de 50 % de la valeur ajoutée, celle‐ci passant à près de 10 milliards en dollars constants qui devrait s’accompagner d’une hausse de l’ordre de 22 000 emplois. Cette croissance à moyen terme proviendrait principalement de la conversion de l’industrie forestière, principalement de son segment des papiers d’impression en déclin, qui serait converti dans les domaines du bioraffinage, des biomatériaux, de la chimie verte et de la bioénergie. Sur cette période seraient également mises en place des méthodes plus efficientes de planification forestière et multi‐ressources, mieux intégrée au système d’approvisionnement des diverses chaînes de création de valeur de l’industrie forestière. De ces intégrations devraient provenir des efficiences qui permettront d’améliorer de façon plus durable, la compétitivité du secteur.

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A long terme, sur l’horizon de 2100, je propose de viser une croissance cumulée de 170 % à 18 milliards en dollars constants. Le moteur de la croissance sur cette période proviendrait des résultats des efforts sylvicoles consentis dorénavant. Il sera opportun de viser sur cette période le plein boisement, une sylviculture plus intensive permettant, toujours dans la perspective de l’aménagement éco‐ systémique, de viser « un maximum d’opportunités pour les générations futures par la recherche de volume, de qualité, de diversité et de résilience de la forêt ».

D’autres pays ont eu dans le passé à relever des défis similaires, ils ont dû négocier avec succès le passage d’une foresterie extensive à une foresterie de culture de la forêt. La Finlande et la Suède ont entrepris à la fin du XIXe siècle de rebâtir leurs forêts, après en avoir atteint les limites d’exploitation extensive. L’Allemagne a entrepris également avec succès de reconstruire ses forêts après la Seconde Guerre mondiale. Tous ces pays peuvent soutenir aujourd’hui une industrie forestière compétitive parce qu’ils ont accompagné leur effort forestier d’un effort de soutien à une industrie de transformation de la matière ligneuse visionnaire et compétitive.

Nous avons entre nos mains tous les atouts pour en faire autant. En fait nous pouvons faire mieux parce que d’une part nous comprenons mieux aujourd’hui la dynamique des forêts naturelles, nous pouvons travailler plus étroitement avec la nature, et d’autre part nous avons la capacité de R&D et d’innovation pour inventer aujourd’hui les produits forestiers de demain.

Il n’appartient qu’à nous de nous relever les manches et de nous mettre à l’œuvre. J’espère que les recommandations de ce rapport pourront y contribuer.

Cliquez ici pour lire le rapport complet. 


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