Opérations Forestières

Nouvelles Nouvelles de l’industrie
Démantèlement d’une usine… et d’une région

14 juin, 2017  par Le Devoir


Crédit : Alcan (via Le Devoir)

C’était hier. Dans le tourbillon du développement de l’industrie lourde, de celle des pâtes et papiers et de la production de lingots d’aluminium, au début du XXe siècle, on promettait que la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean allait devenir la Chicago du Nord. Quelque 100 ans plus tard, force est de se demander si notre région ne deviendra pas plutôt une Detroit du Nord avec ses échecs, ses ruines et ses rêves brisés.

Il y avait des travailleuses et des travailleurs de ce qu’on appelle « un moulin à carton », qui appartenait jadis à une grande entreprise québécoise. Cette usine produisait du carton pour des emballages de toutes sortes : des boîtes de céréales, des caisses de boissons gazeuses ou de bières, etc. Comme cette usine n’était pas la plus moderne et que l’employeur semblait ne pas vouloir investir dans sa modernisation, les travailleuses et les travailleurs ont pris sur eux de trouver de nouveaux produits à développer, pour tenter d’assurer l’avenir de leurs emplois. Cette recherche aura permis de trouver un nouveau produit à valeur ajoutée : un carton couché pouvant servir à la fabrication d’emballages alimentaires (en l’occurrence, des boîtes pour les mets chinois) et qu’on pouvait rincer et recycler après utilisation. Fiers de cette réussite, les salariés de l’usine croyaient bien avoir trouvé un filon qui permettrait d’assurer la pérennité des opérations et de leurs emplois.

Mais l’employeur n’entendait pas en faire autant pour assurer l’avenir de cette usine. De toute façon, le carton d’emballage alimentaire n’était pas vraiment dans sa palette et il ne souhaitait pas y investir une précieuse énergie. Vint pour lui le temps de s’en départir, avec quatre autres de ses usines qui produisaient du carton plat, vendues à une grosse entreprise américaine qui, elle, se spécialisait justement dans la production de produits d’emballage alimentaire. Cette décision aurait pu être une bonne nouvelle, si ce n’était du prix très bas de cette transaction : 45 millions de dollars. Une bouchée de pain pour cinq usines…

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