
On a bien vu, en décembre dernier, et ce avec neuf mois de retard, les projecteurs braqués sur le « Sommet sur l’avenir du secteur forestier ». Ce qui a ravivé et donné brièvement de la couleur au secteur. Depuis tout est retombé du côté sombre et incertain de l’actualité. On compte maintenant plus de 22 000 travailleurs forestiers sans emploi. Mi-février, dépôt du Livre vert sur la forêt : véritable raz-de-marée sur le régime forestier actuel. Bien des discussions et des explications au cours des prochains mois ! Aucune solution immédiate cependant.
Prochaine étape : le congrès, en mai, du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ). Souhaitons qu’il y ait des « odeurs de printemps » dans l’air ; que l’atmosphère soit un peu moins brumeux. On n’y attend rien de moins qu’un éclairage sur le Livre vert éliminant les CAAF et créant un marché aux enchères du bois pour 25 % du volume disponible. L’autre proportion devenant un « droit de premier preneur » aux détenteurs actuels de CAAF.
Même si dans l’immédiat rien n’est fait pour sortir l’industrie de la crise, tous reconnaissent qu’à long terme les résultats devraient être favorables. Pour l’instant au CIFQ, on réclame des études d’impact pour évaluer différents modèles de résultats d’un tel nouveau régime. Les membres sont divisés sur l’éventuelle abolition des CAAF. D’ici mai, il faut éviter les guerres intestines…
Les plus gros et les plus petits doivent trouver un terrain d’entente. Tout le monde ne se lancera pas en 2e et 3e transformation du bois.
Charte du bois
Du côté plus prometteur du Livre vert, on retrouverait une idée fantastique comme une « charte du bois » qui imposerait un contenu minimal d’utilisation du bois de structure dans les édifices publics et les bâtiments industriels. Le ministère du Transport aurait pour sa part déjà donné des mandats pour vérifier la faisabilité de l’utilisation du bois de structure pour les ponts municipaux. On se demande même pourquoi ces avenues n’ont pas déjà été explorées il y a des décennies… Et que dire de la construction en bois d’un stade de soccer dans la ville de Québec, ou encore de la nouvelle salle de concert de l’Orchestre symphonique de Montréal ? Des vitrines de tout premier plan !
Mais pour une industrie qui lutte pour sa survie, le temps presse et il faudra plus que des « vitrines » qui n’alimentent bien souvent que les perceptions du public au détriment d’une réalité plus dépendante d’un marché hors frontières. Bien des sujets à discuter au congrès « Forêt et Société : perceptions et réalités ». Et l’unification des troupes à conserver…
Guy Fortin
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