Opérations Forestières

Nouvelles Nouvelles de l’industrie
Commentaire: Juin 2011 – Loin des yeux, loin des scieurs

Toujours cet éloignement de la forêt, de la ville et des marchés, sans oublier… celui de la main d’œuvre et des fournisseurs.

18 mars, 2013  par Guy Fortin


Dans le cirque médiatique entourant la dernière campagne électorale fédérale, l’industrie forestière n’a toujours pas reçu l’attention qu’elle commande. On aurait pu s’attendre pourtant à ce qu’elle occupe une place au cœur des enjeux. Mais non, les années et les gouvernements passent et, depuis plus de cinq ans, on laisse le problème s’égarer loin dans le bois, loin des regards.

Il est bien étrange qu’un matériau aussi collé à la réalité quotidienne des citadins soit si abstrait en ce qui touche son milieu naturel et la récolte de la matière ligneuse. Que les forêts boréales soient à des années lumières dans l’esprit des habitants des villes fait le jeu des politiciens. Laissés à eux-mêmes, les forestiers tentent de survivre et de palier à l’isolement.

Cette distance et cet éloignement qui sont aussi le quotidien des entrepreneurs dans ces grands espaces boisés, se perpétuent également à un autre niveau, celui de la distance et de l’accès des marchés. On ne peut sûrement pas parler de rapprochement de la clientèle pour les scieurs et industriels de l’Est quand la nouvelle demande en bois d’œuvre provient de la Chine et des marchés asiatiques. Depuis quelques années, notre client principal, les États-Unis, est en quelque sorte devenu de plus en plus éloigné.

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Ainsi, le marché oriental déjà connecté depuis des années avec la Colombie-Britannique, développe un appétit exponentiel et devra bientôt s’approvisionner également au Québec, en Ontario et dans les Maritimes. De fait, en un peu plus de cinq ans, la demande en bois d’œuvre de la part de la Chine a crû de plus de 300 pour cent. Il nous faut développer de nouveaux réseaux, de nouveaux liens et desservir ces marchés de l’autre côté du globe.

Toute une commande! D’autant que tout est à apprendre : les repères de la langue, de la culture et des négociations. Et ce, en même temps qu’il faudra retrouver la main d’œuvre et réussir à moderniser et à installer des équipements. Sans oublier qu’il faudra absorber des délais de livraison dus aux débordements de commandes auprès des fournisseurs.

Mais cette industrie traditionnellement liée à l’histoire du pays en a vu d’autres. Sa force tient à coup sûr dans la débrouillardise de tous ces coureurs des bois qui ont toujours su échanger et transiger. Pour ces raisons, même loin de tout, ils ne sont peut-être pas très loin de solutions…

Tout le reste du parcours sera sans conteste, passionnant et captivant. Pour ma part, je laisse à mon successeur le soin de vous relater la suite des développements de l’industrie. Pour moi, le temps est venu de me retirer. À l’occasion, je continuerai cependant de vous rencontrer lors des événements forestiers. Merci pour toutes ces belles amitiés tissées au fil de ces dernières trente et quelque années!   

Guy Fortin, éditeur


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