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Nos forêts doivent-elles payer le tribut de la transition énergétique ?

21 mars, 2019  par UP Magazine



Pour produire de l’électricité dans les centrales thermiques, le charbon a été, depuis le XIXe siècle, le combustible roi. Avec le réchauffement climatique et les engagements plus ou moins partagés par tout le monde de réduire les émissions de gaz à effet de serre, le combustible noir s’est retrouvé, à juste titre, au rang des bannis, trop pollueur. Pour le remplacer, les industriels sortirent une idée géniale de leur chapeau : faire brûler la biomasse. En clair, brûler du bois et des végétaux plutôt que du charbon. Une politique encouragée notamment par l’Union européenne pour gagner la bataille de la transition énergétique. Ce que l’on avait oublié c’est que le bois vient des arbres et que pour alimenter les réacteurs de nos centrales thermiques, certains imaginent détruire des forêts entières. Pire, des études récentes annoncent que le bois n’est pas meilleur que le charbon pour ce qui concerne ses émissions de CO2 dans l’atmosphère. De Charybde en Scylla, on marche sur la tête…

Jadis, et il n’y a pas si longtemps, pour fabriquer de l’énergie, on brûlait du charbon dans des centrales thermiques. Mais, réchauffement climatique oblige, on se mit à comprendre que brûler cette énergie fossile dégageait des émissions colossales de CO2 dans l’atmosphère. En Europe notamment, sous l’impulsion de la Commission européenne, l’idée de remplacer le charbon par la biomasse pour servir de combustible dans les centrales thermiques se mit à progresser à pas de géants. Certains mêmes, y compris notre Nicolas Hulot national, y voyaient une solution idéale au défi climatique.

Aussitôt pensé, aussitôt fait, l’Europe entreprit les grands travaux : la transformation de ses centrales thermiques au charbon en centrales à biomasse. Ces dernières produisent à l’heure actuelle 60 % de la consommation d’énergie en Europe. Avec une accélération ces dernières années puisque la consommation européenne en bioénergie a augmenté de plus de 69 % entre 2005 et 2016. Une tendance qui, selon l’Union européenne, devrait se poursuivre dans les décennies à venir. De la sorte, l’Europe pourrait ainsi respecter les engagements de l’Accord de Paris de réduire ses émissions carbone de 40 % d’ici 2030.

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