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Biomasse : une lutte à finir contre le gaz naturel

14 novembre, 2018  par Guillaume Roy


Normand Mousseau

La conversion au gaz naturel n’est pas une bonne solution pour lutter contre les changements climatiques dans un contexte de surplus d’énergie renouvelable, estime Normand Mousseau, professeur, Département de physique, et directeur académique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal. 

« Il ne faut pas considérer le gaz naturel comme une énergie d’avenir », s’est insurgé Normand Mousseau, lors de la Conférence sur le chauffage à la biomasse forestière résiduelle présentés jeudi à Québec. Même si on réalise une économie de gaz à effet de serre de 30 % en remplaçant un système au mazout par du gaz naturel, après ça on frappe un mur, parce qu’on ne peut pas réduire plus. C’est une solution qui ne nous amène nulle part, parce qu’on a des objectifs de réduction de 80 % des GES en 2050.»

Selon ce dernier, il faudrait plutôt comparer toutes les alternatives d’énergies renouvelables entre elles lorsque vient le temps de faire une conversion énergétique, plutôt que de se comparer au gaz naturel, d’origine fossile. D’autant plus que le Québec, comme toutes les autres provinces canadiennes, ratera ses objectifs de réduction des GES de 2030, selon une étude publiée récemment, ajoute-t-il. 

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Au cours des derniers, Hydro-Québec a dû déverser de l’eau dans certains de ces barrages et on retrouve un énorme potentiel de récolte de biomasse inexploité. «Dans ce contexte-là, on est dans un surplus d’énergie renouvelable. Il faut développer des marchés et déplacer les hydrocarbures fossiles», a remarqué Normand Mousseau, qui estime que la biomasse forestière est un outil fantastique pour lutter contre les changements climatiques. 

Une lueur d’espoir avec le gaz naturel renouvelable fait avec les résidus forestiers

Depuis la construction de l’usine de biométhanisation à Saint-Hyacinthe, qui transforme les déchets organiques en gaz naturel renouvelable (GNR), Énergir développe de nouveaux marchés pour vendre cette source d’énergie écologique. L’Université Laval a d’ailleurs décidé de convertir 8 % de sa consommation, ce qui représente 1 million de mètres cubes de GNR, évitant ainsi l’émission de 1888 tonnes de GES. 

Dans le cadre de cette entente, Énergir investi aussi dans la recherche et le développement pour développer la filière du gaz naturel renouvelable fait avec de la biomasse forestière résiduelle. Après avoir fait des tests en laboratoire, le distributeur d’énergie tente de mettre son procédé à l’échelle pour augmenter la production. À l’Université Laval, la chercheuse Évelyne Thiffault travaillera pour sa part sur des projets mieux comprendre comment la récolte de la biomasse peut avantager la sylviculture et l’aménagement forestier, tout en peaufinant les techniques pour caractériser la qualité de la biomasse dans le but d’optimiser sa valeur. 

Malgré l’intérêt d’utiliser du bois pour produire du GNR, plusieurs experts ont dénoté qu’il y avait une perte énergétique lors de la conversion et que la technique la plus efficace demeure la combustion directe. 


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