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Quels marchés pour la biomasse forestière?

26 février, 2013  par Mariève Paradis


Les possibilités sont grandes pour la biomasse forestière à croire les conférenciers du Carrefour Forêt Innovations tenu en octobre dernier à Québec.

Depuis l’adoption du Plan d’action pour la valorisation de la biomasse forestière en 2009, les marchés semblent s’ouvrir pour la biomasse forestière. Selon le Bureau de l’innovation et de l’efficacité énergétique (BIEE), en 2009 la biomasse représentait 7,4 % du bilan énergétique québécois, l’électricité 40 % et 39 % le pétrole.

Pour soulever cette nouvelle filière et lui donner du vent dans les voiles, le Bureau de l’innovation et de l’efficacité éne-rgétique travaille à modifier certains de ses programmes pour inclure la biomasse dans les sources d’énergie jouant un rôle important dans la lutte aux changements climatiques. D’ailleurs, le BIEE devrait lancer une étude technicoéconomique sur le potentiel de la biomasse forestière de chaque région en 2012.

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Par contre, un document sur la bio-énergie à base de biomasse forestière produit conjointement par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF) et le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) nous informe sur les différents programmes déjà disponibles : écoÉNERGIE pour les biocarburants, écoÉNERGIE pour l’électricité renouvelable, le programme de recherche et développement énergétiques (PRDE) et le Fonds de biocarburants ProGen du côté fédéral et le programme d’attribution de biomasse forestière, le programme d’aide à l’utilisation de la biomasse forestière pour le chauffage, le programme de réduction de la consommation de mazout lourd, Technoclimat et le programme d’aide à l’innovation en énergie (PAIE) du côté provincial.

Une autre bonne nouvelle pour l’industrie de la biomasse forestière : Hydro-Québec Distribution a lancé un deuxième appel d’offres en décembre dernier sur la cogénération (production d’énergie et de chaleur à base de biomasse forestière résiduelle). Le gouvernement souhaite obtenir 150 MW d’électricité produite par des centrales de cogénération de 50 MW ou moins situées au Québec. Les soumissionnaires ont jusqu’au 20 décembre 2013 ou jusqu’à ce que les contrats d’approvisionnement atteignent les 150 MW désirés pour soumettre leur proposition à Hydro-Québec. Le contrat s’échelonne sur une période de 15 à 25 ans. L’appel d’offres spécifie que les combustibles de biomasse fo-restière résiduelle doivent compter pour au moins 75 % de la totalité des combustibles utilisés dans ces centrales.

Les défis de l’ouverture des marchés
Il existe maintenant plusieurs technologies de transformation qui permettent de produire une gamme étendue de biocombustibles (solides ou liquides) à partir de biomasse forestière : la densification, la gazéification, la carbonisation, la torréfaction et la pyrolyse. Le principal défi de la valorisation de la biomasse forestière repose dans le prétraitement (broyage et séchage) de celle-ci pour la transformer ensuite en énergie.

Le BIEE mentionnait au Carrefour Forêt Innovations que les coûts de récolte de la biomasse forestière résiduelle ainsi que le coût de ces prétraitements pourraient freiner le développement de la filière. Selon le document du MRNF et du CRIQ, les coûts des prétraitements pourraient être réduits avec « de nouveaux séchoirs et pulvérisateurs permettant de broyer et de sécher simultanément la biomasse. »

Le marché des granules, quant à lui, se porte bien depuis les années 2000. Par contre, l’industrie canadienne exporte une grande partie de sa production en Europe (1,0 sur 1,3 million de tonnes par année, selon le MRNF). « Cette situa-tion s’explique principalement par la dévaluation de l’euro par rapport au dollar canadien depuis 2009 », mentionne le document du MRNF et du CRIQ. On y affirme aussi que l’industrie reste vulnérable aux facteurs externes, dont une crise économique européenne. La solution : le développement du marché intérieur.

Or, un obstacle de taille s’impose devant un développement de source d’énergie à base de biomasse forestière résiduelle au Québec et au Canada. C’est qu’il n’y a pas de normes et de certifications québécoises ou canadiennes pour les copeaux, les broyats et les granules. « Cette filière est nouvelle et résisterait mal aux problèmes de qualité. […] Le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) pourrait très bien adapter les normes internationales ou nationales aux besoins provinciaux », explique le document du MRNF et du CRIQ.              


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