Opérations Forestières

En vedette Sciage Scierie
Art Massif investit 5 M$ pour doubler sa capacité

Spécialisée dans la fabrication de structures de bois lamellé-collé, Art Massif investit 5 millions de dollars pour agrandir son usine et pour faire l’acquisition d’une machine à commande numérique unique en Amérique du Nord.

20 Décembre, 2019  par Guillaume Roy


C’est dans cette nouvelle section de l’usine que la machine CNC sera installée en décembre.

« C’est seulement la troisième du genre au monde », lance Guillaume Bédard Blanchette, ingénieur du bois pour Art Massif.

L’entreprise qui fabrique des structures de bois lamellé-collé depuis 2010 a choisi de travailler avec le fournisseur suisse Technowood, pour faire l’acquisition d’une machine CNC, d’une valeur de trois millions de dollars, qui va permettre de doubler la capacité d’usinage. « Alors qu’il fallait compter une journée, voire une journée et demie, pour usiner une pièce avec un charpentier, ça va se faire en moins d’une heure avec la nouvelle machine », a ajouté ce dernier, lors d’une visite industrielle organisée dans le cadre de Woodrise 2019, un colloque sur la construction en bois présenté au début octobre à Québec.

Lors de la visite d’Opérations forestières, la nouvelle section de l’usine, construite avec le bois massif de l’entreprise, était prête à recevoir la nouvelle machine CNC, qui devait arriver en décembre, ainsi que les ponts roulants de cinq tonnes de Machinerie Sylvain Tremblay, pour déplacer les pièces.

Advertisement

« Quand la machine sera en fonction, on sera capable de faire des pièces 3D et des grosses pièces courbes, mais c’est surtout au niveau de la qualité, de la précision et de la rapidité d’exécution qu’on va faire des gains », soutient l’ingénieur, tout en ajoutant que les 37 employés conserveront leur emploi. La machine pourra traiter des pièces allant jusqu’à 5,5 mètres de haut par 1,5 mètre, deux pièces en même temps, ou des pièces 3D courbes qui sortent sur deux axes. Cet ajout permettra donc de développer de nouveaux concepts architecturaux, estime Guillaume Bédard Blanchette.

Patinoires, piscines, clubs de golf, maisons, Art Massif est spécialisé dans la construction de bâtiments haut de gamme de petite et de moyenne dimension, allant jusqu’à 6 étages, principalement au Québec, explique Geneviève Constancis, la directrice du développement. « On commence à faire des projets à Boston et dans la région de New York, mais on a fait très peu de démarchage parce qu’on n’avait pas assez de capacité de production », dit-elle, tout en soutenant que les perspectives de développement sont très bonnes, car les investissements de cinq millions de dollars permettront de doubler la production.

L’approvisionnement de qualité : un défi
Alors que l’usine transforme près de 3000 mètres cubes de bois en ce moment, elle devra pratiquement doubler son approvisionnement pour combler ses besoins. Un défi pour l’entreprise, car l’approvisionnement de qualité représente son plus gros défi, note Guillaume Bédard Blanchette. « On besoin de 2 x 6 de qualité Sélect, classé MSR, et on est prêt à payer le bon prix pour l’obtenir », dit-il. Oubliez donc les nœuds et la flashe, tout comme les pièces de sapin, car le code du bâtiment ne reconnaît que l’épinette et le pin, dit-il. Pour répondre aux normes, Art Massif doit également faire resécher le bois à12%, précise l’ingénieur qui espère pouvoir trouver un fournisseur stable avec sa capacité d’achat plus grande.

Le préfabriqué a le vent dans les voiles
Après avoir misé sur la construction de maisons et de bâtiments multirésidentiels construits en usines, Maison Laprise a développé le concept du Pod, une unité de construction préfabriquée qui inclut l’électricité, le plombage, la ventilation la cuisine et la salle de bain.

« C’est le cœur mécanique d’une maison ou d’un appartement qui nous permet d’aller beaucoup plus vite, explique Jacques D’amours, directeur d’usine pour Maison Laprise. Après l’avoir installé, il faut juste dérouler les fils pour nourrir le reste du bâtiment. »

En plus de fournir une excellente précision de construction, avec le travail de machines robotisées, comme c’est le cas avec la ligne de construction Weinmann, d’une longueur de 250 pieds, le coût de la main-d’œuvre est quatre fois moins élevé, ce qui confère des très grands avantages à la construction en usine.

« Au lieu de payer des salaires de 80 $/h sur un chantier, nos employés sont payés 19,85 $/h », remarque Jacques D’Amours en spécifiant qu’il forme plusieurs décrocheurs pour travailler dans les usines comme manœuvres. Ainsi, quatre employés ont travaillé pendant cinq jours pour ériger la structure d’un bâtiment multirésidentiel de trois étages.

Avec l’ajout du Pod, Jacques D’Amours estime que Maison Laprise continuera à voir une croissance de 10 à 15% par an au cours des prochaines années.

Bois Daaquam prend le relais à Saint-Pamphile
Depuis un peu plus d’un an, c’est Bois Daaquam, une filiale de Groupe Lebel qui opère l’usine de sciage de Saint-Pamphile. En 2017, Opérations forestières avait déjà fait un reportage sur cette scierie 4.0 (bit.ly/36Faz3g).

Avec un rendement matière de 3,25 mpmp/m3, l’usine tourne à plein régime, surtout depuis l’installation de la raboteuse Gilbert, souligne David Trottier le directeur de l’usine, qui mise sur la prise de données pour prendre les meilleures décisions. Pour optimiser davantage les opérations, l’usine devra investir dans le séchage, car la capacité ne suffit plus à la production, ajoute ce dernier.


Imprimer cette page

Advertisement

Stories continue below