Opérations Forestières

En vedette Nouvelles Nouvelles de l’industrie
Abattage forestier: des passionnés de nature avant tout

9 mars, 2023  par Guillaume Roy. Initiative de journalisme local



Depuis plus de trois ans, la formation en abattage et façonnage des bois du Centre de formation professionnelle de Dolbeau-Mistassini affiche complet. Alors que plusieurs forestiers présentent un profil classique, on voit de nouveaux étudiants dans les classes, dont plus de femmes et d’étudiants internationaux.

Titouan Renaudin, 19 ans, est arrivé il y a un mois à Dolbeau-Mistassini pour étudier en abattage et façonnage des bois. « J’avais envie de voyager et je ne veux pas travailler dans un bureau, alors la formation offerte ici m’apparaît comme une belle opportunité de vie », lance l’étudiant natif de Bretagne, en France. Dans un premier temps, il envisage de travailler au Québec pendant quelques années et peut-être retourner en France si une belle opportunité survient.

Les étudiants internationaux sont de plus en plus nombreux à fréquenter le CFP de Dolbeau-Mistassini pour les cours en foresterie, explique François Delisle, le directeur de l’institution.

Tout comme Titouan, l’allergie au travail de bureau est un des traits communs à tous les apprentis forestiers rencontrés dans le cadre de ce reportage. L’idée de la liberté et le mode de vie, en quelque sorte en marge de la société, constituent d’importants attraits pour eux.

Advertisement

Pierre Alex Lamontagne, un jeune de 19 ans de Dolbeau-Mistassini, est un passionné de forêt. « J’aime le goût de l’aventure, lance l’amateur de chasse et de pêche. Je veux savoir ce qu’il y a de l’autre côté de la forêt. » Avec plusieurs personnes de sa famille qui travaillent en forêt, le choix d’étudier en abattage s’est fait naturellement. « On est bien dans le bois », ajoute-t-il.

L'arrivée des simulateurs forestiers a permis d'améliorer la productivité de 30% chez les étudiants.

Félix Boudreault a commencé à travailler en forêt avant même de faire une formation en abattage. « Je travaillais déjà sur des machines dans le bois et j’ai décidé d’aller chercher ma formation, si jamais je dois aller travailler ailleurs plus tard », lance le Dolmissois de 20 ans. Amateur de mécanique, de soudure, de forêt et de liberté, ce dernier adore la diversité du travail en forêt. « On touche à tout, il n’y a jamais une journée pareille et on ne voit pas l’horloge passer », dit-il.

Pour Cédric Ouellet Gauvin, 16 ans, ce sont les jeux vidéo qui l’ont amené vers une formation en abattage. « J’aime la forêt et un ami de mon père m’a parlé de ça et j’ai décidé d’aller travailler dans le bois », dit-il.

Les simulateurs transforment la formation

Huit simulateurs de machines forestières ultrasophistiqués sont en train de changer la donne en forêt, remarque François Delisle. « La production de nos étudiants a augmenté de 30% », lance-t-il fièrement.

L’arrivée des simulateurs forestiers a permis d’améliorer la productivité de 30% chez les étudiants.

L’outil permet de vivre des situations réelles tout en s’habituant au maniement des commandes.

Le travail de forestier ne se résume toutefois pas à manier des commandes comme dans un jeu vidéo, explique Jimmy Lamontagne, un enseignant. « Il faut se salir les mains et faire de la mécanique aussi », dit-il.

Depuis plus de trois ans, la formation d’abattage et de façonnage des bois du CFP de Dolbeau-Mistassini affiche complet, avec trois cohortes de 15 étudiants par année, ce qui est une excellente nouvelle, selon François Delisle. Étant donné que la formation ne dure que six mois, le recrutement demeure tout de même un défi de tous les jours. « On fait beaucoup de promotion, lors d’événements, dont un avec The Wood et Fils, à Saint-Félicien, il y a quelques semaines, et les simulateurs nous permettent de rejoindre les jeunes », dit-il.

François Delisle, le directeur du Centre de formation professionnelle de Dolbeau-Mistassini, pose avec Michel Guimont, enseignant, Sonia Gauthier, directrice adjointe, et Jimmy Lamontagne, enseignant.

La clientèle régionale demeure majoritaire, mais les étudiants internationaux sont de plus en plus présents. Des étudiants des milieux urbains augmentent aussi en nombre, mais lentement. « On a accueilli quatre femmes, au cours des cinq dernières années », soutient Nicolas Bouchard, un des enseignants, ajoutant que la force physique n’est plus un critère d’embauche pour les forestiers.

Tous les étudiants ont pratiquement trouvé un emploi avant même de commencer la formation, remarque pour sa part Michel Guimont, lui aussi un enseignant en abattage. « Avec la pénurie de main-d’œuvre, les employeurs courent après les étudiants et ils ont la chance de commencer leur carrière en opérant sur des machines plutôt que de faire des jobs plus plates comme de l’observation ou de graisser des machines, souligne-t-il. C’est plus motivant ».

De plus, les salaires sont désormais plus intéressants et le mode de vie est plus facile, car bien des horaires sont condensés sur quatre jours ou quatre jours et demi.


Imprimer cette page

Advertisement

Stories continue below