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Éditorial – Revamper l’image de la foresterie grâce au carbone

C’est à l’industrie de prendre les choses en main et de vanter les mérites de ses produits.

5 juin, 2013  par Guillaume Roy


Tout le monde aime les produits en bois, mais plusieurs personnes ne veulent pas qu’on coupe des arbres pour en faire.

C’est à l’industrie à vanter les mérites de ses produits pour revamper son image auprès de la population. En misant sur les propriétés écologiques du bois, la récente campagne « Carbone propre » lancée par le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) est un pas dans la bonne direction pour une réconciliation entre les québécois et la forêt.

À chaque fois que quelqu’un me parle du film « l’Erreur boréale » pour expliquer le malaise qu’entretient la population québécoise avec la foresterie, je n’en reviens tout simplement pas. Ça fait maintenant 14 ans que le film est sorti, il faudrait passer à un autre appel.

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Il est vrai que le film a marqué l’imaginaire québécois et qu’il y avait plusieurs améliorations à faire en forêt. Depuis, beaucoup de choses ont changé, mais le message ne s’est jamais rendu à la population, car aucune campagne d’envergure n’avait réussi à percer. C’est Richard Desjardins lui-même qui a récemment dit que « l’industrie forestière peut se donner une tape dans le dos ».

Pendant ce temps, le bois a gagné en popularité en Europe grâce à ses propriétés écologiques. Tout le monde le sait, les changements climatiques posent un des plus grands défis auxquels nous serons confrontés au cours des prochaines décennies et vous savez quoi : le bois fait partie de la solution.

Voici quelques points importants qui doivent être connus de tous les Québécois :

  • le bois capte le carbone et aide à lutter contre les changements climatiques
  • le bois est renouvelable
  • le bois est un produit 100 % biologique
  • la possibilité forestière a été réduite de 30 % au cours des 10 dernières années
  • plus de 95 % des forêts québécoises sont certifiées, attestant ainsi une gestion durable de la ressource.

C’est le message que véhicule la campagne « Carbone propre » est c’est le message que les « urbains » ont besoin d’entendre pour se réconcilier avec l’industrie forestière.

La stratégie Cascades
Depuis plusieurs années, Cascades jouit d’une réputation enviable grâce à son image de marque écologique. Lors du congrès du CIFQ d’avril dernier, un des participants a proposé d’utiliser leur stratégie pour mettre en valeur les produits du bois grâce au slogan « Fait de carbone recyclé ».

Peu importe le slogan, l’important est que le message passe. Et on voit que les mentalités sont tranquillement en train de changer. Lorsque le Jour de la Terre a lancé une publicité dans laquelle on voit un bulldozer raser une forêt,  l’industrie ne s’est pas laissée faire et l’organisation a reconnu ses torts.

En mars dernier, le CIFQ invitait donc les Québécois à passer au Carbone propre. En 50 jours seulement, plus de 15 000 personnes avaient visité le site web de la campagne promotionnelle et plus de 6000 personnes étaient abonnées à leur page Facebook. Des résultats impressionnants compte tenu du budget de 200 000 $ alloué à cette campagne. Le CIFQ appréhendait la réponse du milieu écologique, et plus particulièrement de Greenpeace, sur cette campagne, mais jusqu’à maintenant, personne n’est monté aux barricades. Une preuve supplémentaire que le message n’est pas du «greenwashing».

Peu importe la façon de s’y prendre, le message doit passer et il était temps que l’industrie porte le message que le bois fait partie de la solution pour un monde plus vert. C’est la clé de la bioéconomie de demain ou l’industrie du bois fera partie intégrante du monde des biocarburants, des bioplastiques, de l’industrie pharmaceutique, cosmétique et plus encore.

C’est aussi le message que l’industrie doit véhiculer si elle veut être en mesure de recruter la main-d’œuvre nécessaire pour pourvoir les 10 000 postes disponibles d’ici cinq ans. Dans cette édition, notre journaliste présente les défis d’attraction des programmes forestiers. Pour les inciter à étudier en foresterie et en transformation du bois, il faut non seulement démontrer que les emplois seront au rendez-vous, mais aussi les sensibiliser aux enjeux écologiques liés à l’industrie. Un monde sans pétrole passe par le bois. Qu’on se le dise.

 


Guillaume Roy
groy@annexweb.com


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