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Les Cris de Waswanipi poursuivent la lutte

9 Décembre, 2015  par Cree First Nation of Waswanipi


Dans une décision de dernière minute, le comité d’examen de l’Administrateur provincial de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (COMEX) a accepté de reporter l’audience publique portant sur la construction des chemins forestiers qui auraient eu une incidence sur la forêt de Broadback, l’une des dernières zones encore intactes  dans la forêt boréale du Québec. Cette décision du COMEX fait suite aux demandes du chef de la Première nation crie de WaswanipiMarcel Happyjack, qui revendique la protection complète de cette forêt qui joue un rôle essentiel dans la sauvegarde du mode de vie cri, mais qui contribue également à la protection du caribou forestier et à la lutte contre le changement climatique.

Profitant de l’attention que suscite la COP21 à Paris, la Première nation crie de Waswanipi, tient à rappeler l’importance qu’ont les arbres, les tourbières et les sols toujours intacts de la forêt Broadback qui, à elle seule, absorbe des tonnes de GES et contribue à atténuer les changements climatiques et entreposer des gaz carboniques. En revanche, la perturbation des sols résultant de la construction des routes et de l’exploitation forestière contribue à libérer dans l’atmosphère des gaz carboniques, tout en ajoutant à la charge de l’effet de serre. «Nous offrons aujourd’hui une occasion unique pour le Québec de prendre le leadership de la lutte contre les changements climatiques en soutenant la protection complète de la forêt Broadback. En plus d’être une décision nécessaire pour les Cris, c’est également une sage décision pour le Québec et une décision intelligente pour le monde », a commenté Marcel Happyjack, chef de la Première nation crie de Waswanipi.

Depuis les années 1970, c’est un labyrinthe de 32 000 km de chemins d’accès qui a progressé à travers le territoire ancestral de Waswanipi, perturbant l’habitat naturel du caribou forestier, de l’orignal et d’autres animaux. « La Communauté de Waswanipi s’opposera systématiquement aux nouveaux projets de chemins d’accès forestier lorsque ceux-ci risquent d’avoir une incidence sur le caribou forestier, ou dont les impacts environnementaux ne sont pas bien évalués. La forêt c’est notre maison, nous ferons tout ce que nous pouvons pour la protéger », a poursuivi le chef Happyjack.

Cette prise de position fait présentement l’objet de discussions à la table de concertation mise en place suite à l’accord pour résoudre l’Entente Baril-Moïse signée entre le Gouvernement de la nation crie et le gouvernement du Québec le 13 juillet 2015. « Nous ne sommes pas contre cette entente, mais nous exigeons davantage de zones protégées que celles qui ont été convenues dans l’accord. Cela ne suffit pas. D’importantes améliorations sont nécessaires si nous voulons assurer la survie des troupeaux de caribous, prévenir les changements climatiques et, bien sûr, perpétuer notre mode de vie constitué de chasse, de pêche et de piégeage « , a ajouté Mandy Gull, vice-chef de Waswanipi.

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Les dernières images satellites démontrent que déjà 90 % du territoire ancestral de Waswanipi a été coupé ou fragmenté par l’industrie forestière, ce qui apporte des conséquences fondamentales sur le mode de vie des Cris et rendant ainsi les 10% de forêts intactes (vierges) d’une valeur écologique et culturelle énorme. Protéger les grandes étendues des forêts intactes restantes est d’une importance cruciale, non seulement pour la nation crie, mais pour le Québec, le Canada et le monde entier.

« Nous allons continuer de nous opposer aux opérations forestières et nous poursuivons notre lutte pour la protection intégrale de la forêt encore intacte restant sur notre territoire. Nous espérons que notre cause suscitera un large soutien de la population », a conclu le chef Happyjack.


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