Opérations Forestières

Nouvelles de l’industrie
ÉDITORIAL: L’avantage carbone

Le bois a une longueur d’avance sur les autres matériaux à l’ère du carbone. Et l’industrie a intérêt à en profiter.

24 septembre, 2015  par Guillaume Roy



Quand vient le temps de faire des analyses de cycle de vie (ACV) des matériaux, le bois et ses dérivés gagnent souvent la partie. Ressource renouvelable qui peut être utilisée pour construire des bâtiments, comme carburant ou encore dans la chimie verte, le bois a définitivement une longueur d’avance sur plusieurs autres matériaux. Et comme le dit la campagne du CIFQ, c’est du carbone propre.

Bien sûr, il faut considérer le meilleur matériau au meilleur endroit, comme le disent souvent les ingénieurs. Il n’y a pas que le bois pour construire des bâtiments ou pour chauffer nos maisons, mais son utilisation gagne à être connue.

Une étude menée par la Chaire de recherche en écoconseil de l’Université du Québec à Chicoutimi en a récemment fait la démonstration en étudiant le cas de conversion du chauffage au mazout et à l’électricité de l’hôpital d’Amqui, pour un chauffage à la biomasse. L’étude a démontré que le chauffage à la biomasse forestière résiduelle produisait 2,4 fois moins de gaz à effet de serre que le système précédent alimenté à 90 % à l’électricité et à 10 % au mazout ! Dans le cas d’un système alimenté exclusivement au mazout, les gains sont de l’ordre de 15 fois moins d’émissions, soutient Claude Villeneuve professeur au Département des sciences fondamentales et directeur de la Chaire en éco-conseil de l’UQAC, qui signe un texte à la page 30.

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La Chaire en écoconseil de l’UQAC définit l’ACV ainsi :

L’analyse de cycle de vie est une méthode d’évaluation des impacts environnementaux qui prend en compte tous les impacts de l’extraction des ressources, de leur transformation, de la fabrication, de l’utilisation et à la disposition des déchets incluant toute l’utilisation de l’énergie et le transport. On parle du cycle de vie d’un produit ou d’un service « du berceau au tombeau ».

Dans le secteur de la construction, les ACV démontrent également que le bois est un matériau plus écologique. D’emblée, le bois facilite l’atteinte d’une empreinte carboneutre, car un mètre cube de bois capte 1,1 tonne de CO2.

De plus en plus, le carbone sera la pierre angulaire de notre société de consommation. Les consommateurs veulent des produits écorespon-
sables et même les lois du marché s’en mêlent avec l’avènement du marché du carbone.

Depuis le début de l’année, ce marché fait en sorte que nous payons près de 3 cents de plus pour chaque litre de carburant que nous consommons. Une tonne de CO2 vaut pour l’instant près de 15 $ et ça ne fera qu’augmenter au cours des prochaines années.

Avec toutes ses qualités, le bois ne peut qu’en sortir gagnant. Et les entrepreneurs pourront éventuellement tirer profit des opportunités liées au marché du carbone (lire L’opportunité carbone en p. 24).

Québec doit toutefois être vigilant et proactif pour faciliter l’accès à ces marchés. D’abord, le gouvernement devra rapidement implanter un protocole de crédit compensatoire en lien avec le boisement et le reboisement en terres privées, puis sur les terres publiques.

Puis, Québec devra bien utiliser les sommes du Fonds Vert, qui seront amassées avec le marché du carbone. Ce fonds devrait entre autres financer des projets de conversion de chauffage à la biomasse forestière résiduelle qui a clairement démontré son impact positif sur l’empreinte carbone.

L’ère du carbone est entamée. Et l’industrie forestière a intérêt à en profiter.


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